CLÉMENT Léon [Dugny, SFIO]

Par Claude Pennetier

Né le 31 octobre 1889 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), mort le 20 mai 1975 à Guiscard (Oise) ; syndicaliste CGT puis Force ouvrière (FO) parmi les travailleurs de l’État ; militant socialiste de la Seine ; maire de Dugny (Seine, Seine-Saint-Denis), 1935-1940, 1942-1944.

Léon Clément était le fils d’un cocher. Menuisier, il se maria en septembre 1910 à Nancy avec Jeanne Untereiner, bonnetière, fille d’un journalier et d’une ménagère.

Secrétaire du syndicat des travailleurs de l’État de Toul (Meurthe-et-Moselle) et membre de la commission administrative de l’UD de Meurthe-et-Moselle en 1925, Léon Clément fut ensuite secrétaire du syndicat de Nancy puis secrétaire de l’Union locale de Nancy lors de sa création, le 1er janvier 1928. Il quitta Nancy en décembre 1930 (voir M. Voirin) pour devenir secrétaire de la section fédérale du génie et de l’aéronautique au sein de la Fédération CGT des travailleurs de l’État.

Il représenta plusieurs syndicats de cette fédération lors des congrès confédéraux de 1931, 1933, 1935 et 1938.

Ouvrier carrossier d’État, il dirigea la liste d’Union républicain socialiste, comprenant une majorité de socialistes SFIO, lors des élections municipales des 5 et 12 mai 1935 à Dugny (Seine, Seine-Saint-Denis). Selon l’Humanité du 6 mai 1935, la liste communiste recueillit 80 voix de moyenne, celle de Léon Clément 182 et la liste « réactionnaire » 237 voix (544 inscrits). Les communistes se désistèrent pour les socialistes qui eurent treize élus au second tour (sur 21). les conseillers socialistes étaient : Léon Clément (maire), Henri Lemaire, René Pelpel, Maxime Nicolas, Maurice Dupuy, Henri Lemaire (adjoints), Joseph Mauduit, Jean Moulinier, Camille Ramond, Louis Briand, Emmanuel Lambert, André Bradu, Gabriel Chambord, Fernand Chardes. Clément se présenta aux élections législatives du 26 avril 1936, dans la troisième circonscription de Saint-Denis (Aubervilliers, La Courneuve, Le Bourget, Stains, Dugny). Il obtint 2 642 suffrages sur 26 311 inscrits (10 %) et 23 498. Le communiste Charles Tillon conquit le siège au second tour grâce à son désistement. Membre de la délégation spéciale, Léon Clément fut remplacé aux fonctions de maire par Poggioli (mais ce n’est pas le socialiste Antonin Poggioli) (24 juin 1940 à mars 1942) puis nommé maire en 1942 jusqu’à l’installation en août 1944 du conseil municipal provisoire présidé par Emmanuel Lambert, après un tentative pour investir le communiste Larivière. Il avait fourni, début septembre 1944, un comité restreint de Libération, comportant notamment quelques-uns des anciens conseillers réinvestis par Vichy. Mais un comité local de Libération soutenu par le PC et le PS le chassa de la mairie et l’écarta du conseil municipal provisoire, en rappelant qu’il avait, en 1942, rédigé et fait voter une adresse de fidélité au Maréchal Pétain et à Laval. Il habitait Stains à la Libération.

En janvier 1948, Léon Clément figura parmi les fondateurs de la Fédération FO des travailleurs de l’Etat. Lors du congrès constitutif cette fédération, du 8 au 10 avril 1948, il fut élu secrétaire général et il assuma ce mandat jusqu’en novembre 1959. Sa fédération fusionna alors avec celle des Fonctionnaires civils des ministères de l’Air, de la Guerre et de la Marine (AGM) pour donner naissance à la Fédération FO des personnels civils de la Défense nationale.
Bien que secrétaire général de sa fédération, il ne fut pas candidat à la commission exécutive confédérale mais ce fut un de ses adjoints, Louis Robert qui y siégea quelques années.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20137, notice CLÉMENT Léon [Dugny, SFIO] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 4 juin 2012.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Paris, DM3 ; versement 10451/76/1. — L’Humanité, 1935. — Histoire de Dugny, publiée par la municipalité, 1982. — Renseignements fournis par F. Lacan, maire de Dugny, 18 mai 1981. — Document établi, au début des années 2000, par le Centre de documentation Gabriel Ventejol de la CGT-FO pour le compte du CODHOS (Collectif des centres de documentation en histoire ouvrière et sociale). — Comptes rendus des congrès confédéraux CGT de 1931 à 1938. — Comptes rendus des congrès confédéraux FO de 1948 à 1961. — Force Ouvrière, hebdomadaire de la CGT-FO, 22 janvier, 19 mars et 15 avril 1948, 22 juin 1950, 2 juillet 1953, 21 mars 1957, 10 juillet 1958. — Notes de Louis Botella. — État civil.

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