BALLERINI Olympio [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 26 avril 1853 à Florence (Italie). Colporteur de journaux, marié avec Thérèse Fabrini. Anarchiste à Florence et à Nice.

Olympio Ballerini avait été arrêté et poursuivi plusieurs fois en Italie, pour affichage et distribution de manifestes anarchistes et pour association de malfaiteurs.
Le 4 juillet 1894, il fut condamné à Florence à 2 mois de réclusion pour outrage à agents.
Le 14 décembre 1895, à Florence, à 4 mois et 15 jours de prison pour crime prévu par la loi sur les anarchistes.
Sa femme fut arrêtée plusieurs fois, pour outrages aux agents, associations de malfaiteurs.
Ils arrivèrent avec leur fils à Nice, le 5 septembre 1898.
Le 13 septembre 1898, Olympio Ballerini fut signalé par « les autorité italiennes comme étant affilié au parti anarchiste ». Il était en relation avec Paolo Schicchi.
Le commissariat central de Nice, le ficha aussitôt comme anarchiste, établit sa notice individuelle le 15 septembre et le 4 octobre le signala à la Sûreté générale.
Ballerini se livrait à Nice à la vente de journaux italiens, aussi bien l’Avanti que des journaux anarchistes, qu’il plaçait dans les buvettes des quartiers habités par des italiens. Son fils âgé de 20 ans, exerçait la même activité et professait les mêmes idées que ses parents.
Le 30 mars 1899, la famille Ballerini quittait le logement qu’elle occupait, 1 rue du Lycée, pour aller demeurer 25 quai des Deux Emmanuel, maison Bernard, au 3e étage chez Alberto, cordonnier.
Le 14 décembre 1899, le commissaire central de Nice constata que « le père, la mère et le fils continuent à faire une propagande effrénée parmi les ouvriers de la colonie italienne, pour faire des adeptes au parti anarchiste".

Dans un rapport au préfet du 14 décembre 1899, le commissaire central de Nice notait : « Le père, la mère et le fils continuent à faire une propagande effrénée parmi les ouvriers de la colonie italienne, pour faire des adeptes au parti anarchiste. Ils reçoivent d’Italie les journaux anarchistes ci-après : Le Pro Coatti (?) de Gènes, l’Avenir de Messine et le Cri du peuple de Turin, qu’ils distribuent dans les buvettes fréquentées par les italiens ». ».
Une note manuscrite du 12 décembre 1899, émanant du cabinet du préfet, indiquait : « Les appeler, leur donner un avertissement sévère et définitif ».
Le 19 décembre 1899, le commissaire central de Nice, convoqua la famille Ballerini : « Je les ai légèrement admonesté et les ai engagés à cesser de faire de la propagande anarchiste, s’ils ne voulaient pas être expulsés du territoire français ».
Le 29 juillet 1900, à Monza (Italie), l’ouvrier anarchiste Gaetano Bresci tira trois coups de pistolet sur le roi d’Italie Humbert 1er, ce fut le prétexte de nombreuses expulsions d’anarchistes italiens.
Le 8 août 1900, à sept heures du soir, le commissaire spécial adjoint de Nice, sur ordre de la préfecture partit arrêter Ballerini. Il le trouva assis sur un banc du square Masséna et le conduisit au violon municipal pour la nuit.
Le lendemain à 7 heures du matin, il était ramené à son domicile 9 boulevard de Riquier pour une perquisition. Celle-ci fit découvrir une grande quantité de journaux anarchistes imprimés dans diverses villes italiennes, des lettres et des papiers ainsi que des photographies. Tous ces documents furent saisis et il fut maintenu en détention.
Sa femme Thérèse Fabrini qui était à Paris depuis quelques jours, fut arrêtée à sa descente du train en gare de Nice, à 11h33 le 8 août, en compagnie d’Octave Pellegrin, membre du groupe des libertaires de Nice, typographe qui l’accompagnait dans ce voyage.
La presse nationale (L’Aurore, la Petite République et la Lanterne) s’empara de l’affaire et dénonça les conditions d’incarcération des époux Ballerini mais rien n’arrêta la machine administrative.
Le 18 août 1900, un arrêté d’expulsion fut pris à l’encontre des époux. Ils furent expulsés en Suisse.
Ils se rendirent en Suisse dans le canton de Genève, mais même ici, après la grève générale d’octobre 1902, ils connurent le même sort. Il sembla y avoir eu une séparation du couple, puisque Thérèse Fabrini se rendit ensuite dans le canton de Vaud, où elle vécut avec Octave Pellegrin.
En 1904, Olympio Ballerini rédigea des notes biographiques, pour la brochure De l’esclavage à la liberté (les notes d’une femme) écrite par sa femme et publiée après la mort de celle-ci survenue le 22 juillet 1903.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article201422, notice BALLERINI Olympio [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 5 avril 2018, dernière modification le 17 octobre 2022.

Par Dominique Petit

SOURCES : Arch. Dép. des Alpes-Maritimes 4 M 491. — L’Aurore 16, 28 août et 5 septembre 1900. — Notice FABBRINI BALLERINI Teresa, Maria, Anna, Carolina. Chantier biographique des anarchistes en Suisse.

ICONOGRAPHIE : Arch. Dép. des Alpes-Maritimes 4 M 490. Photo de 1898. Commissariat central de Nice.

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