CLERC Marius, Joseph

Appartenant à une vieille famille de paysans républicains, Marius Clerc fut reçu au Certificat d’études puis fut très tôt attiré par le socialisme, influencé par la lecture de Zola et des romanciers du XIXe siècle, volumes prêtés par la bibliothèque des écoles, abondamment fournie par une municipalité depuis longtemps de gauche. En 1919 il suivait les réunions de Denante et d’Alexandre Blanc, lisait Henri Barbusse et Romain Rolland.
Il adhéra au Parti communiste et fit partie de la première cellule constituée à Velleron par l’instituteur communiste Miquel. En 1929, la liste du Parti était élue et Clerc devenait maire ; aux élections de 1935 le succès fut amplifié (75 % des suffrages).
Clerc participait aux réunions antifascistes, aux meetings préparatoires du Front populaire ; il fut candidat au conseil général à Pernes en 1934, recueillant 277 voix sur 1 510 votants ; à nouveau en 1937, à Carpentras Nord, il obtenait 368 voix pour 2 709 suffrages exprimés.
Il avait été désigné comme candidat du Parti aux législatives de 1936, circonscription de Carpentras, puis, finalement remplacé par Émile Girard. Il avait une audience certaine parmi les paysans, développant la propagande en faveur de la CGPT dont il devint un des principaux animateurs dans le Vaucluse. Ami de Waldeck Rochet, qu’il hébergeait parfois lors de ses tournées dans le département, il participa à ses côtés à la journée de réforme paysanne du 4 juillet 1937 à l’Isle-sur-la Sorgue, où l’hymne espagnol fut chanté par cinq petites réfugiées de Bilbao, symbole de l’appui actif que l’on souhaitait apporter aux républicains espagnols.
Délégué à la conférence de Montreuil, il participa en 1937 à la commission centrale des Finances du Parti communiste. En janvier 1940, alors qu’il était mobilisé à Issoire (Puy-de-Dôme), il fut déchu de son mandat et son conseil municipal dissout.
Il fut arrêté en avril 1941 et interné à Saint-Paul-d’Eyjeaux (Haute-Vienne) où il resta un an.
Revenu à Velleron il fut président du comité de Libération en 1944 puis réélu maire en 1945, mandat qui prit fin en 1947. Il manqua de quelques voix l’élection au conseil général, canton de Pernes, en 1945.