Par Maurice Moissonnier
Née le 26 septembre 1913 à Lyon (IIIe arr.), morte fin août 2013 à Lyon. ; secrétaire sténo dactylo ; militante communiste du Rhône.
Marcelle Clerc-Girard est la deuxième fille de Emma, Franceline Lachenal, aînée de douze enfants, née à Chaux-Balmont en Savoie, en 1886 et de Joseph Brossard né à Genas dans le Rhône en 1881. Emma était cuisinière et faisait les saisons. Elle travailla à Cannes, puis à l’hôtel du Montenvers, sur la Mer de glace à Chamonix et chez divers particuliers. Pendant la Première Guerre mondiale, sa mère cousait des sachets pour l’arsenal à Lyon, ensuite elle fit des ménages chez "les bourgeois" dans le quartier de Monchat à Lyon.
Son père, Joseph Brossard était horticulteur, issu d’une famille plus aisée, ses parents possédaient une maison à Genas. Il tomba en 1915 à Anlasswassen un sommet en Alsace et fut enterré dans le cimetière militaire de Metzeral. Cinq ans après la guerre, Emma était allée reconnaître le corps de son mari qui n’était que poussière. Son ceinturon avait permis de l’identifier.
Marcelle Brossard fut reçue première ex aequo au certificat d’études avec une élève de la bourgeoisie montchatoise. Selon la mémoire familiale, "à l’une, on offrit la Comédie humaine de Balzac, à Marcelle, trois fascicules d’une Histoire du costume comme si, pensa-t-elle, une orpheline de guerre, fille de femme de ménage ne pouvait espérer qu’un avenir d’arpète de la couture.
Sa sœur Marie-Christine épousa Jean Giraud, un croix-roussien anarchiste qui l’initia au combat politique.
Lors de la guerre d’Espagne, Marcelle rompit avec l’église. Ses filles ne furent pas été baptisées. Elle accueillit avec enthousiasme le Front populaire et se souvint qu’en 1936 "sa paye doubla". Elle milita au mouvement Amsterdam-Pleyel.
Pendant la Résistance, le logement qu’elle et son mari louaient, 42 cours Eugénie à Lyon Monchat, servit de boîte aux lettres pour la Résistance communiste. Étienne confectionnait de faux papiers, sa soeur Marie-Christine et son mari hébergeaient les maquisards. Marcelle se rendait rue des Épis au dernier étage d’un immeuble dans le cinquième arrondissement pour ronéoter des tracts. Elle échappa de peu à l’arrestation, réussissant à retirer, avec son mari, les documents du grenier pendant de la police allemande fouillait les appartements à la recherche d’une femme et d’une jeune fille (sa camarade Raymonde). Elle adhéra au Parti communiste clandestin en janvier 1944.
Dès 1945, elle fut élue au comité fédéral du Rhône du PC. Conseillère municipale de Lyon sans discontinuer entre 1947 et 1959, elle se fit remarquer par son ironie caustique et la vigueur de ses interventions. Elle travaillait à la caisse vieillesse de la Sécurité sociale et remplissait les fonctions d’administrateur de la caisse C comme « personne qualifiée » proposée par la CGT. Elle mit toute sa compétence au service de la section de Mouchat du PC et, dans son quartier, elle jouissait d’une grande popularité due à son dévouement et aux services rendus à la population.
Marcelle Clerc-Girard fut candidate dans le 11e canton de Lyon aux élections au conseil général du Rhône le 20 avril 1958.
Elle était mère de trois filles.
Elle mourut dans sa centième année et fut inhumée au cimetière de Layasse dans le 5e arr. de Lyon le 2 septembre 2013.
Par Maurice Moissonnier
SOURCES : Notes de Maurice Moissonnier. — Notes de sa fille, Matou Pouchni, avril 2019.