KOLESNYK Vasyl

Soucieux de relancer la production charbonnière, l’occupant allemand fit appel à des requis ukrainiens et des prisonniers de guerre soviétiques et serbes à partir de l’été 1942. De Marles-les-Mines à la frontière belge, ils furent hébergés dans une dizaine de camps bâtis par des Houillères volontiers collaborationnistes. Si les civils étaient surveillés par des gardes wallons, membres du mouvement collaborationniste belge Rex, les prisonniers de guerre l’étaient par des soldats de la Wehrmacht.
Bien que traités en esclaves et soumis à d’éprouvantes conditions de travail, les civils ukrainiens, parfois très jeunes (14 ans), bénéficiaient d’une certaine liberté (autorisations de sorties en groupes le soir et le dimanche ou de recevoir du courrier deux fois par mois, séances de cinéma). Leurs compagnons d’infortune, soviétiques ou serbes, étaient eux soumis à l’impitoyable régime des stalags.
Nous ne savons pas à quelle catégorie appartenait Vasyl Kolesnyk.
Si son parcours est comparable à celui de Vasyl Poryk, soldat, il fut fait prisonnier lors de l’invasion de l’URSS par les Allemands et transféré dans le Nord de la France.
Les liens qu’il réussit à nouer avec les mineurs, notamment ceux d’origine polonaise lui permirent de s’évader. Protégé et caché par la population, il rejoignit le bataillon Staline, composé de prisonniers soviétiques évadés et dirigé par Vasyl Poryk.
Fin avril 1944, informés de la présence d’évadés soviétiques dans le quartier de la Parisienne à Hénin-Liétard (aujourd’hui Hénin-Beaumont, Pas-de-Calais), des dizaines de soldats allemands cernèrent la cité.
Appréhendé le 25 avril 1944 à Drocourt (Pas-de-Calais), commune voisine d’Hénin-Liétard, Vasyl Kolesnyk se suicida pour ne pas être arrêté (Mémorial GenWeb). D’autres sources indiquent qu’il fut abattu.
Il est enterré au cimetière de Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) au côté de Vasyl Poryk.
Leur tombe est surmontée d’un monument érigé en 1968 par des artistes soviétiques, le premier du genre en France.