LOUVAIN Alfred, Valentin

Par Michel Thébault

Né le 27 septembre 1914 à Sonzay (Indre-et-Loire), exécuté sommairement le 17 juin 1944 à Availles-Limouzine (Vienne) ; militaire de l’armée d’armistice ; résistant maquis AS.

Alfred Louvain était le fils d’Alfred, Louis, Luc Louvain et de Victorine, Valentine Pierret. Il était marié avec Emma Paris. Combattant de 1939 – 1940, il poursuivit son engagement dans l’armée d’armistice à l’été 40. Un régiment de cette armée d’armistice, le 72ème Régiment d’Artillerie fut stationné au camp de la Rye, sur la commune du Vigeant (Vienne), en zone libre mais à proximité de la ligne de démarcation. Alfred Louvain y était sous-officier et était domicilié sur la commune voisine d’Availles-Limouzine où son épouse exerçait la profession d’institutrice. Fin novembre 1942 après l’invasion par les troupes allemandes de la zone libre et la dissolution de l’armée d’armistice, Alfred Louvain se retrouva sans profession mais resta domicilié à Availles-Limouzine. Au début 1944 la Résistance locale fut en grande partie encadrée par des officiers et sous-officiers du 72ème RA dissous, et restés sur place. Alfred Louvain s’engagea dans la Résistance et intégra la sixaine d’Availles de l’ORA (Organisation de Résistance de l’Armée), un groupe cantonnal formé à la fin du printemps 44 pour préparer l’insurrection finale. Rattaché au maquis « Adolphe » de l’ORA et qui regroupait donc de nombreux militaires démobilisés, il fut après le 6 juin 44 réuni à l’AS, sous le commandement du capitaine Blondel (groupement D du sud de la Vienne). Le 17 juin 1944, Alfred Louvain, résistant actif décida de procéder à une opération de sabotage des signalisations routières afin de perturber les déplacements des troupes allemandes. Accompagné d’un jeune agent de liaison du maquis, Robert Galbois, originaire d’Availles, et bientôt renforcés par deux jeunes réfractaires du STO cachés à proximité, Raymond Boutet et Louis Lefebvre, ils entreprirent de rendre illisibles les indications routières entre Availles-Limouzine et Le Vigeant. Ils furent alors surpris par une unité allemande, une colonne de ravitaillement destiné au camp militaire allemand de La Rye, et qui était escortée par la Feldgendarmerie. Fouillé, Alfred Louvain fut trouvé en possession d’une arme. Les quatre résistants furent conduits en camion quelques kilomètres plus loin, interrogés, frappés puis exécutés sommairement au lieu-dit La Croix de Boisse, un carrefour de routes au sud du Vigeant.
Alfred Louvain obtint la mention mort pour la France et fut homologué FFI et DIR (interné-résistant). Son nom est inscrit sur les monuments aux morts de Couesmes et de Brèches en Indre-et-Loire. Un monument fut dressé après la guerre au carrefour de la Croix de Boisse pour commémorer son souvenir et celui de ses trois camarades.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article201940, notice LOUVAIN Alfred, Valentin par Michel Thébault, version mise en ligne le 19 avril 2018, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD GR 16 P 378660 — Jacques FARISY Le camp du Vigeant, 1918-2005 Ed. Les amis du pays civraisien, 2006 — Collège de l’Isle-Jourdain, sous la direction de Gérard Roy, 4 août 1944, la tragédie du Vigeant 3ème Édition. 1989 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — Renseignements Christian Richard — État civil.

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