MOSTADE Yves, Léon, Victor, Gabriel

Yves Mostade était le fils de Léon Victor Antoine Joseph Mostade et de Madeleine Anastasie Joséphine Jouanno, employés en 1923 par la Haute Commission interalliée des Territoires Rhénans (HCITR). Célibataire, il était domicilié chez ses parents à Plescop (Morbihan).

Le 18 juin 1944, le camp de Saint-Marcel où étaient rassemblés de nombreux combattants des Forces françaises de l’intérieur (FFI) armés et formés par les parachutistes de la France libre appartenant au 2e Régiment de chasseurs parachutistes ou 4e SAS (Special Air Service), fut attaqué en force par la Wehrmacht. FFI et SAS furent contraints de se relier et de se disperser. La Wehrmacht appuyée par de nombreux détachements de soldats russes, géorgiens et ukrainiens rassemblés dans les « unités de l’Est », les agents de l’Abwher (service de renseignements de la Wehrmacht) et du SD (Sicherheitsdienst, service de sûreté et de renseignements de la SS), ainsi que leurs auxiliaires français, les miliciens du Bezen Perrot et du Parti national breton français, se lancèrent dans une traque implacable des parachutistes SAS, des FFI-FTPF, de leurs dépôts d’armes, et de tous ceux qui les hébergeaient et les ravitaillaient. Rafles, arrestations, interrogatoires, tortures, et exécutions sans jugement de SAS et de résistants, incendies de fermes, pillages et massacres de civils se multiplièrent dans tout le département du Morbihan.
Domicilié à Plescop (Morbihan), Yves Mostade avait rejoint ainsi que son jeune frère Francis Mostade le 2e Bataillon FFI (ORA) du Morbihan commandé par Yves Le Garrec [pseudonyme dans la Résistance : commandant Yves].. Ils avaient participé tous les deux aux combats du 18 juin 1944 à Saint-Marcel et furent arrêtés le lendemain à Malestroit (Morbihan). Tandis que Francis était interné et torturé à l’école Sainte Barbe du Faouët (Morbihan) où siégeait une Cour martiale, Yves fit partie des prisonniers conduits à Saint-Vincent-sur-Oust au château du Boro. Ce château avait servi de lieu d’accueil d’aviateurs alliés pris en charge par des membres du réseau F2, en attente de leur exfiltration par mer vers la Grande-Bretagne Il avait été investi le 9 juin 1944 par des membres du SD qui avaient arrêté les membres du réseau, dont le propriétaire du château Pierre de Villeneuve. Le château fut ensuite occupé par des miliciens bretons qui, le 22 juin 1944, emmenèrent Yves Mostade, Jacques Benoist de Lostende, Julien Lelièvre, Marcel Séné et Albert Trégaro, défigurés et mutilés par les tortures subies, dans le bois de La Grée de Houssac où ils furent exécutés. Leurs corps furent découverts le 6 juillet 1944, à l’exception de celui d’Albert Trégaro qui ne fut retrouvé que le 16 juillet 1944.
Le même jour, Francis Mostade était exécuté à Berné (Morbihan).

En marge de l’acte de décès numéro 7 dressé le 7 juillet 1944 en mairie de Saint-Vincent-sur-Oust constatant le 7 juillet 1944 le décès d’« un individu du sexe masculin dont l’identité n’a pu être établie et dont la mort devait remonter au 22 juin 1944 », a été ajouté la mention : « Cadavre n° 3 - Décès de Yves Mostade mort pour la France ».

Yves Mostade a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFI. Le titre d’Interné-résistant lui a été attribué à titre posthume.

Dans le Morbihan, le nom d’Yves Mostade est inscrit sur le monument commémoratif du bois de La Grée de Houssac à Saint-Vincent-sur-Oust. Il figure aussi avec celui de son frère Francis Mostade sur le mémorial FFI dédié au 2e Bataillon du Morbihan à Auray et sur le monument aux morts de Larmor-Baden.
À Plescop, où la rue qui longe le cimetière communal a été baptisée « Rue des frères Mostade », il est inscrit sur l’ancien monument aux morts qui se dresse dans le cimetière et sur le nouveau monument aux morts érigé sur la place du bourg.