HONORÉ Hélène, Yvonne

Par Daniel Grason

Née le 5 mai 1923 au Pré-Saint-Gervais (Seine, Seine-Saint-Denis), morte le 16 février 2017 à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) ; sténodactylographe ; résistante déportée à Ravensbrück (Allemagne) et à Mauthausen (Autriche).

Fille de Emmanuel Honoré, garçon d’hôtel, et de Marie Joséphine Walter, sans profession, Hélène Honoré vivait 4 rue Étienne-Marey à Paris (XXe arr.), elle a été interpellée le 14 mars 1942 par un inspecteur des Brigades spéciales alors qu’elle se présentait au domicile d’un camarade de résistance, rue Ferdonnet à Paris (Xe arr.). Elle était en relation avec des jeunes résistants membres de l’Organisation spéciale.
Emmenée dans les locaux des Brigades spéciales, elle a été détenue cinq jours à la salle n° 34. Agée de dix-neuf ans, interrogée par l’inspecteur T…, celui-ci la gifla, la secoua, la bouscula et la menaça de coups si elle ne parlait pas. Le 23 avril 1942, elle a été livrée aux Allemands. Elle comparut en août 1942 devant un tribunal militaire allemand qui la condamna à dix ans de réclusion.
Étiquetée « NN » Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard) ce qui signifiait condamnée à disparaître sans laisser de traces, une expression qui avait été empruntée par Hitler au livret de L’Or du Rhin de Richard Wagner.
Le 17 septembre 1942, elle a été déportée au départ de la gare de l’Est, elle fut détenue à la prison de Karlsruhe en pays de Bade, puis à Aix-la-Chapelle en attendant d’être jugée à Cologne. Elle a été détenue à Lübeck-Lauerhof, puis dirigée à la prison de Cottbus, lieu d’application des peines pour les femmes « NN ». Elle fut ensuite déportée à Ravensbrück, puis à Mauthausen (Autriche). Avec d’autres détenues, elle fut libérée le 24 avril 1945 par la Croix-Rouge Suisse, et rapatriée.
Elle témoigna le 16 juillet 1945 devant la commission d’épuration de la police. Sur photographie, elle reconnue l’inspecteur T… et deux autres policiers. Elle déclara : « Je n’ai pas eu à subir de mauvais traitements de leur part. Seul l’inspecteur M… exerçait sa profession avec acharnement et zèle. »
Elle porta plainte contre eux qui étaient responsables de sa déportation, ainsi que ceux qui dérobèrent des objets dans son appartement.
Hélène Honoré a été homologuée Déportée, internée, résistante (DIR) au titre de la Résistance Intérieure Française (RIF) sous le nom de Honoré épouse Vivet Noirot.

Elle s’était mariée le 12 septembre 1946 à Marseille (Bouches-du-Rhône) avec Antoine Narcisse Noirot, dont elle divorça en en avril 1955 pour se remarier le 29 octobre de la même année à Paris (XVIIe arr.) avec Jean Robert Vivet.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article201985, notice HONORÉ Hélène, Yvonne par Daniel Grason, version mise en ligne le 24 avril 2018, dernière modification le 24 avril 2018.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. Rapport hebdomadaire des renseignements généraux du 16 mars 1942, 77W 5367. – Bureau Résistance GR 16 P 295394. — État civil.

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