CLOUET Marcel, Etienne, Julien. [Pseudonyme dans la Résistance, VIAL]

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

Né le 30 mai 1911 à Toulouse (Haute-Garonne), exécuté le 16 juin 1944 à Saint-Didier-de-Formans (Ain) ; ouvrier menuisier ; militant communiste ; brigadiste ; résistant ; membre du comité militaire interrégional FTP de la zone Sud.

En 1945, son nom est valorisé par le parti communiste qui se présente comme le parti des fusillés.

Ouvrier menuisier-charpentier, Marcel Clouet était fils de Clouet Amédée, Constant, Théophile, né le 20 septembre 1875 à Toulouse (Haute-Garonne), lui-même fils d’un artisan cordonnier. Amédée Clouet fut serrurier à partir de 1891 puis facteur des postes pendant vingt-cinq ans, Amédée Clouet fut, en 1893, membre fondateur de la Jeunesse républicaine socialiste de Toulouse, adhérente au Comité révolutionnaire central d’Édouard Vaillant. Il fut ensuite attiré par le mouvement libertaire et le syndicalisme révolutionnaire, avant de rejoindre le Parti communiste dans les années trente.

Marcel Clouet adhéra au Parti communiste en 1929 et suivit une école d’un mois organisé pour les JC. Selon un rapport de 1935 conservé au Komintern : « Il est actuellement secrétaire régional de la région de Toulouse. Il a lutté d’une façon juste contre le sectarisme qui dominait sa région lorsqu’il a pris la direction. »

Marcel Clouet fit un séjour en URSS et fut élève de l’École léniniste internationale en 1935.-1936. Il se confond avec "Martel", de la région de Toulouse, élève de l’ELI en avril-novembre 1936. Il faisait partie du secteur jeune de la promotion 1935–1937 et était évalué de la manière suivante : « académique : bon : politique : bon ; social : très bon : liaison masse : très bonne. Défaut : timidité ; qualités particulières : agitation, rédaction ; organisation, artistiques » (RGASPI 517 1 1113). Il fut condamné en 1935 par le tribunal correctionnel de Toulouse à huit jours de prison avec sursis pour « chant séditieux et provocation à l’attroupement ».

Il fut élu, au VIIIe congrès en 1936, au comité central des Jeunesses communistes. Entré aux Brigades internationales fin 1936, il servit comme lieutenant sur le front des Asturies et fut fait prisonnier par les franquistes. Il fut libéré le 2 mars 1939.

Mobilisé le 7 septembre 1939, blessé en mai, il fut amputé du bras droit et renvoyé à Toulouse le 7 août 1940. Il fut décoré de la médaille militaire.
Il reprit aussitôt ses activités militantes et participa à la reconstitution clandestine des Jeunesses communistes. Lors de la visite du maréchal Pétain à Toulouse, le 6 novembre 1940, des tracts furent lancés sur le cortège. La police arrêta plusieurs militants communistes. Marcel Clouet fut arrêté le 26 novembre 1940 alors qu’il se rendait chez Yves Bettini, déjà arrêté. Fouillé à corps, il était porteur « de documents et pièces communistes ». Le 19 mars 1941, il fut traduit devant le tribunal militaire de Toulouse pour infraction au décret loi du 26 septembre 1939 pendant le quatrième trimestre de 1940. Il fut condamné à quatre ans de prison avec sursis.

Entré dans la Résistance à Toulouse, il appartint aux maquis de Provence puis de Lyon. Commissaire aux effectifs de la première subdivision FTP, membre du comité militaire interrégional de la zone sud des FTP, il avait pour pseudonyme Vial. Il fut arrêté le 15 mai 1944 lors de la réunion de l’état major qui se tenait 1, grande-rue de Saint Clair à Caluire (Rhône).
Interné à la prison de Montluc, torturé, il fut extrait de sa cellule le 16 juin 1944 avec vingt neuf autres résistants et exécuté avec une trentaine d’autres détenus - dont l’historien Marc Bloch - au lieu dit Roussille sur le territoire de la commune de Saint-Didier-de-Formans (Ain). Deux échappèrent miraculeusement, Charles Perrin et Jean Crespo*.

Une rue de Toulouse porte le nom de Marcel Clouet.


Brigadistes fusillés pendant l’Occupation
http://chs.huma-num.fr/exhibits/sho...

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20204, notice CLOUET Marcel, Etienne, Julien. [Pseudonyme dans la Résistance, VIAL] par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 4 janvier 2021.

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

Jean-Pierre Ravery, Le procès d’un nazi, L’Humanité, 1987.
En 1945, son nom est valorisé par le parti communiste qui se présente comme le parti des fusillés.

SOURCES : Archives de la justice militaire au Blanc. — RGASPI, Moscou, archives biographiques du Komintern, 495 270 6025 : autobiographie de son père, Amédée Clouet, Toulouse, 26 septembre 1938 ; 531 176. RGASPI, 531 1 176, liste de 34 élèves dont le passeport a expiré, avril-novembre 1936  ; RGASPI 517 1 1113. — Arch. AVER. — La Voix des Travailleurs, 28 mars 1936. — Albert Ouzoulias, Les Bataillons de la Jeunesse, op. cit. — Andreu Castells, Las Brigadas Internationales de la guerra de Espana, Barcelone, 1974, p. 405. — Rachel Mazuy, Croire plutôt que voir ?, Odile Jacob, 2002. — Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours, Editions BGA Permezel, 2003. — Notes de Sylvain Boulouque et d’André Balent.

ICONOGRAPHIE : Site Genweb, Saint-Didier-de-Formans.

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