DERRIENNIC Yves, Marie

Par Alain Prigent, Serge Tilly

Né le 27 septembre 1917 à Cavan (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) ; martyrisé massacré le 11 juillet 1944 à Malaunay en Ploumagoar (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) ; second maître radio en retraite de la marine nationale ; FTP.

Yves Derriennic était le fils d’Yves Derriennic et de Maria Geffroy. Il épousa Bernadette Burlot qui était institutrice à l’école publique de Loc-Envel (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor). Le couple avait un enfant, Yvon.
Le 13 avril 1944, Yves Derriennic échappa de peu à une arrestation lors d’une opération de police à Loc-Envel. Avec sa famille il parti se réfugier à Kerguiniou en Ploubezre (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor). Le 23 mai 1944, il fut arrêté par les Feldgendarmes de Plouaret (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) après avoir été blessé au cours d’une opération de police et emmené à la maison d’arrêt de Lannion où il fut sommairement soigné avec la pose d’un plâtre sur sa jambe brisée. Puis il fut emprisonné à la maison d’arrêt de Guingamp. Le 9 juillet 1944, il fut transféré à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc.
Le 10 juillet 1944, vers 6h30, après avoir été martyrisés, 17 prisonniers Résistants et civils quittèrent à bord d’un camion le quartier allemand de la maison d’arrêt de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) suivi de deux voitures automobiles à bord desquelles prirent place plusieurs officiers du SD de Saint-Brieuc. Les prisonniers avaient, semble-t-il, été regroupés, certains venaient de la maison d’arrêt de Guingamp (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) avant de rejoindre le lieu de leur exécution. Le lieu du massacre restera inconnu, comme les conditions dans lesquelles il se déroula. Ils arrivèrent dans la forêt de Malaunay en Ploumagoar vers 8h, ils étaient apparemment tous morts, un témoin entendra seulement 3 coups de feu, sans doute pour donner un coup de grâce à certains. Les tortionnaires quittèrent les lieux environ trente minutes plus tard. Les corps furent sommairement enterrés dans une fosse peu profonde et découverts le lendemain par un jeune garçon de passage. Des photos clandestines furent prises par le photographe de Guingamp Delattre et cachées en un lieu sûr. Certains des suppliciés ne furent reconnus que grâce à leurs vêtements (crânes fracassés, ongles arrachés, dents brisées, nez cassés, dos marqués au fer à repasser...). Les responsables de ces crimes Muller et Rudolf, de la Sûreté allemande, resteront impunis.
Les 14 Résistants : Yves Charpentier, Yves Derriennic, Eugène Fleury, Francis Hamon, Marcel Languillé, Yves Le Berre, Joseph Le Du, Émile Le Guennec, Louis Le Maitre, Jean Le Quéré, Marcel Le Roux, Jean Auguste Métairie, Jean Maria Métairie et Armand Ollivier.
Les 3 civils : Jean Caro, Robert Hamel et Jean Le Du.
Yves Derriennic avait 27 ans. Son nom figure sur La Stèle de Kerguiniou en Tonquédec ; sur Le Monument de Saint-Paul en Louargat et sur Le Monument de la Malaunay en Ploumagoar.
Une rue de Ploubezre (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) et de Cavan (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) portent le nom d’Yves Derriennic.
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Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article202118, notice DERRIENNIC Yves, Marie par Alain Prigent, Serge Tilly, version mise en ligne le 9 juillet 2018, dernière modification le 27 janvier 2021.

Par Alain Prigent, Serge Tilly

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor, 2W236. – Archives de l’ANACR. – Alain Prigent et Serge Tilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les Lieux de Mémoire, Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n° 10 (2004) et n° 11 (2005).

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