LE BERRE Yves

Par Alain Prigent, Serge Tilly

Né le 22 octobre 1922 à Bégard (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) ; martyrisé massacré le 11 juillet 1944 à Malaunay en Ploumagoar (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) ; FFI.

Fils de François Marie Le Berre et de Marie Julou, Yves Le Berre demeurait 14 rue du Léandry à Lannion (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor).
Le 15 juin 1944 à Kermoroc’h, un convoi allemand venant de Bégard en direction de Lanvollon trouva la route encombrée par des poteaux télégraphiques coupés durant la nuit ; furieux, ils arrêtèrent six jeunes gens, dont Robert Kerlau qui, alité, se leva et pris la fuite dans les champs à l’arrivée des Allemands. Attrapé, conduit vers Lanvollon Robert Kerleau, malade, incapable de marcher, essaie de se sauver du convoi, il fut abattu à bout portant, abandonné dans un champ à Squiffiec où il est retrouvé le lendemain. Les cinq autres dont Yves Le Berre liés à des charrettes continuèrent la route, ils furent ensuite conduits à la maison de La Pépinière en Plouaret, les quatre autres furent relâchés.
Le 10 juillet 1944, vers 6h30, après avoir été martyrisés, 17 prisonniers Résistants et civils quittèrent à bord d’un camion le quartier allemand de la maison d’arrêt de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) suivi de deux voitures automobiles à bord desquelles prirent place plusieurs officiers du SD de Saint-Brieuc. Les prisonniers avaient, semble-t-il, été regroupés, certains venaient de la maison d’arrêt de Guingamp (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor) avant de rejoindre le lieu de leur exécution. Le lieu du massacre restera inconnu, comme les conditions dans lesquelles il se déroula. Ils arrivèrent dans la forêt de Malaunay en Ploumagoar vers 8h, ils étaient apparemment tous morts, un témoin entendra seulement 3 coups de feu, sans doute pour donner un coup de grâce à certains. Les tortionnaires quittèrent les lieux environ trente minutes plus tard. Les corps furent sommairement enterrés dans une fosse peu profonde et découverts le lendemain par un jeune garçon de passage. Des photos clandestines furent prises par le photographe de Guingamp Delattre et cachées en un lieu sûr. Certains des suppliciés ne furent reconnus que grâce à leurs vêtements (crânes fracassés, ongles arrachés, dents brisées, nez cassés, dos marqués au fer à repasser...). Les responsables de ces crimes Muller et Rudolf, de la Sûreté allemande, resteront impunis.
Les 14 Résistants : Yves Charpentier, Yves Derriennic, Eugène Fleury, Francis Hamon, Marcel Languillé, Yves Le Berre, Joseph Le Du, Émile Le Guennec, Louis Le Maitre, Jean Le Quéré, Marcel Le Roux, Jean Auguste Métairie, Jean Maria Métairie et Armand Ollivier.
Les 3 civils : Jean Caro, Robert Hamel et Jean Le Du.
Yves Le Berre avait 22 ans. Son nom figure sur Le Monument de la Malaunay en Ploumagoar.
.
Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article202121, notice LE BERRE Yves par Alain Prigent, Serge Tilly, version mise en ligne le 9 juillet 2018, dernière modification le 27 janvier 2021.

Par Alain Prigent, Serge Tilly

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor, 2W236. – Archives de l’ANACR. – Alain Prigent et Serge Tilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les Lieux de Mémoire, Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n° 10 (2004) et n° 11 (2005).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable