LAGARDE Régis, Marie

Par Dominique Tantin

Né le 13 février 1923 à La Chapelle-Montbrandeix (Haute-Vienne), exécuté sommairement le 31 juillet 1944 à Exideuil (Charente) ; résistant FTP du maquis Bernard.

Régis Lagarde
Régis Lagarde
Crédit : MémorialGenWeb

Jusqu’au 19 août 1944, avant que l’ordre de repli n’ait été donné aux forces allemandes et collaborationnistes du sud-ouest, l’initiative appartenait encore à ces dernières. En application des instructions de Sperrle de lutte contre "les bandes" (février 1944), des colonnes de répression exerçaient des représailles et cherchaient le contact avec les maquis. Ces derniers se renforçaient considérablement avec l’afflux de volontaires et les parachutages d’armes, principalement dans l’est du département, adossés aux puissants maquis de Haute-Vienne et Dordogne qui allaient participer aux combats et à la libération de la Charente. C’est ainsi que du 26 juillet au 2 août une colonne sillonna le Confolentais et le Ruffécois. Elle était composée d’environ 700 soldats SS de la Trupp motorisée 608, une unité temporaire de répression renforcée par des supplétifs nord-africains et des miliciens, parmi lesquels le chef milicien de Confolens, Sauvanet, qui fut l’un des guides de la colonne. Elle quitta Ruffec le 27 juillet. Des combats eurent lieu à Ambernac, Confolens, Chirac, Exideuil, Chabanais et Pleuville.
Le 31 juillet, dans la matinée, cette colonne traversa Confolens, multipliant perquisitions et pillages, incendiant la ferme Germaneau et abattant un habitant, François Soudanas, d’une balle en pleine tête. Vers 15h30, la colonne, poursuivant vers le sud sur la rive droite de la Charente, encercla la commune voisine de Chirac et se heurta à un détachement du maquis AS Foch. Ernest Quément trouva la mort à la sortie du bourg en protégeant le repli de son unité avec son fusil-mitrailleur. Un cultivateur, Henri Astier, aurait été abattu (sous réserve de confirmation d’une unique source ; un quasi homonyme, Henri Hastier, FTP, aurait été abattu à Chabanais le lendemain...). Cinq fermes furent incendiées.
La colonne poursuivit sa route sur la rive droite vers Exideuil puis Chabanais dont la population s’enfuit, redoutant de connaître le sort d’Oradour-sur-Glane. Sur la rive gauche, les FTP du maquis Bernard (pseudonyme du commandant Bernard Le Lay, chef du maquis de Pressac) interdirent le passage au village de Coldebouye, sur la commune d’Exideuil, perdant Régis Lagarde et Marcel Ganteille. Régis Lagarde tomba en défendant l’accès du pont d’Exideuil aux assaillants ; capturé, il fut abattu. Le lendemain, de violents combats se poursuivirent à Chabanais.
Régis Lagarde, inhumé à Rochechouart (Haute-Vienne), obtint la mention Mort pour la France. En avril 2012, le pont d’Exideuil fut baptisé « pont Régis-Lagarde ». Son nom est inscrit sur le monument commémoratif 1939-1945 du jardin d’Orsay à Limoges.
Notice provisoire. Si vous disposez d’informations sur cette victime, merci de contacter le Maitron des Fusillés.
Voir Chabanais (1er août 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article202282, notice LAGARDE Régis, Marie par Dominique Tantin, version mise en ligne le 25 avril 2018, dernière modification le 1er février 2022.

Par Dominique Tantin

Régis Lagarde
Régis Lagarde
Crédit : MémorialGenWeb

SOURCES : SHD-AVCC, Caen, AC 21 P 68115 (à consulter). — SHD-Vincennes, GR 16 P 330225 (à consulter). — Guy Hontarrède, La Charente dans la Seconde Guerre mondiale, Dictionnaire historique, Saintes, Le Croît vif, 2004, p. 45-47 ; 65-66. — CD-ROM La Résistance en Charente, AERI, 2005. — Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — La Charente Libre, 12 avril 2012

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