CODOMIÉ René [CODOMIÉ Jean, Firmin, René]

Par Jean-Pierre Besse, Emeric Tellier

Né le 5 novembre 1905 à Gourdon (Lot), mort le 1er décembre 1940 à Paris (Xe arr.) ; employé de bureau dans la métallurgie ; militant communiste et syndicaliste de la Seine ; président de la caisse primaire d’assurance maladie des métallurgistes de la région parisienne et de la mutuelle des métallurgistes (1937-1939).

René Codomié à son bureau, à la Maison des Métallurgistes, s.d., coll. privée, DR.

René Codomié vit le jour rue du Château à Gourdon, au domicile de Marguerite Mommefa, sa grand-mère maternelle. Son père, Jean Codomié, était un garçon marchand de vins de 27 ans né au Vigan (Lot). Sa mère, Marie-Henriette Mommefa, était âgée de 20 ans. Tous deux résidaient rue de Billancourt à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine), depuis le début du XXe siècle. De ses premières années, on ne connaît rien. Il faut attendre sa conscription, en tant que soldat, pour que son registre-matricule nous renseigne.

Le 27 décembre 1922, il s’engagea pour cinq ans comme mécanicien matelot de 1re classe à la mairie du VIIIe arrondissement de Paris. Le 27 janvier 1923, il fut promu matelot de 2e classe. Il fut condamné par le Conseil de Guerre maritime permanent de Toulon (Var) le 11 juillet 1923 à six mois de prison pour un délit de « coups et blessures volontaires » qu’il aurait commis le 24 avril 1923. Arrêté après la rixe, il fut transféré au pénitencier militaire du Bossuet, dans le département d’Oran (Algérie) le 28 août 1923, sous le numéro 17 708.

Cette année-là, ses parents cédèrent leur fonds de commerce de vins et de restauration du 25 avenue de Paris à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine) pour acquérir un commerce de vins, de restauration et d’hôtellerie au 14 rue Jules-Gévelot à Issy-les-Moulineaux (Seine, Hauts-de-Seine).

René Codomié acheva sa peine d’emprisonnement le 24 octobre 1923. Le 13 novembre, il fut affecté comme chasseur de 2e classe au 1er bataillon d’infanterie légère d’Afrique (BILA). Ce « Bat d’Af » regroupait dans des conditions disciplinaires « renforcées » des militaires libérés de prison. Amnistié par la loi du 3 janvier 1925, il fut renvoyé dans ses foyers le 29 avril 1925. Son engagement fut résilié et son certificat de bonne conduite « refusé ».

Sa fiche de registre-matricule le décrivait de la manière suivante : « cheveux châtains moyen, yeux marron moyen, front vertical, nez rectiligne, 1 mètre 68. »

À son retour en région parisienne, René Codomié fut embauché comme employé de bureau et s’installa au 13 rue Fernand Pelloutier à Boulogne-Billancourt. Le 7 avril 1928, il épousa Marcelle, Marie Tixier à la mairie d’Issy-les-Moulineaux. Marcelle Tixier, infirmière de profession, était née le 6 novembre 1907 à Paris (XIVe arr.) et vivait jusqu’alors rue Guynemer à Issy-les-Moulineaux.

En 1937 – et jusqu’au déclenchement de la guerre – René Codomié fut membre suppléant de la commission exécutive de l’Union syndicale de la Métallurgie de la Région parisienne. La même année, il fut élu président de la caisse primaire d’assurance sociale « Le Travail » des métallurgistes de la région parisienne et président de la mutuelle des métallurgistes, dont le siège social avait été fixé au 9 rue des Bluets à Paris (XIe arr.). Il assuma ces mandats jusqu’en 1939, date à laquelle il fut remplacé par Alfred Costes en raison de ses problèmes de santé. Les autres membres du bureau étaient Alfred Costes vice-président, Jean-Pierre Timbaud, René Poirot, Robert Doury, Henri Gautier et André Léveillé.

Le 20 février 1940, le commissaire de police André Roches rencontra René Codomié au 9 rue des Bluets à Paris (XIe arr.). Il lui notifia la dissolution de la Société anonyme immobilière propriétaire de l’immeuble dans lequel était installée la polyclinique et dont René Codomié était l’administrateur. La société fut placée sous séquestre et la gestion est confiée à un liquidateur judiciaire. Le 6 mars 1940 au matin, deux commissaires-priseurs parisiens accompagnèrent le liquidateur ainsi que le commissaire de police pour estimer le matériel mobilier de la Société anonyme immobilière, de la Caisse primaire d’assurances sociales du Métallurgistes et de la Mutuelle du métallurgiste en vue de sa vente.

Non mobilisé, René Codomié participa à l’action clandestine en 1939-1940. La police l’arrêta le 23 avril 1940, avec soixante-treize autres militants, comme responsable de La Voix des Usines. Les Allemands le libérèrent de la Santé en juillet 1940. Selon Annie Lacroix-Riz, « René Codomié a probablement été libéré en raison de son état physique déjà dégradé et aggravé par les mauvais traitements subis lors de sa détention. »

Il décéda à l’hôpital Saint-Louis à Paris (Xe arr.) et fut inhumé au cimetière de Boulogne-Billancourt.

Son nom apparaît dans plusieurs papillons diffusés par la résistance communiste, dénonçant le rôle joué par le commissaire Ludovic Saint-Royre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20247, notice CODOMIÉ René [CODOMIÉ Jean, Firmin, René] par Jean-Pierre Besse, Emeric Tellier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 20 juin 2022.

Par Jean-Pierre Besse, Emeric Tellier

René Codomié à son bureau, à la Maison des Métallurgistes, s.d., coll. privée, DR.
Portrait de René Codomié, s.d., coll. IHS CGT Métaux, DR.

SOURCES : Arch. PPo, BA 2442. — Arch. dép. de Paris, D4R1 2545. — Arch. UFM-CGT. — L’Humanité, 15 novembre 1937. — Le Métallo, janvier 1945. — S. Courtois, thèse, op. cit., annexe n° 18. — A. Lacroix-Riz, Le Choix de la défaite, Armand Colin, 2010. — P. Desroche, Travailleurs mutualistes. La Mutuelle familiale (1936-1980), Éd. de la Mutuelle familiale, 1983. — État civil, Lot, Hauts-de-Seine. — Recherches menées par son petit-fils Jean-Yves Le Bellec.

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