COEYLAS René, Jean, Paul

Par Jacques Girault

Né le 30 juin 1879 à Paris (Ier arr.), mort le 15 août 1961 à Saint-Raphaël (Var) ; journaliste ; militant coopérateur et socialiste SFIO ; conseiller municipal de Draveil (Seine-et-Oise, Essonne) de 1925 à 1929 et de 1935 à 1940 ; président de la délégation municipale de Saint-Raphaël à la Libération, puis conseiller municipal (1947-1953).

Fils d’un teinturier, Coeylas était le petit-fils d’un adepte de Proudhon exilé après le Coup d’État du 2 décembre 1851. Alors qu’il était étudiant à l’École des Beaux-arts en 1896, il adhéra au groupe des Etudiants collectivistes, puis, plus tard, à la Confédération des Socialistes indépendants dirigée alors par Jaurès. Il prit part au mouvement des Universités populaires et fut un des fondateurs de la coopérative « La Prolétarienne du Ve » arrondissement de Paris en 1900. En 1905, il combattit pour l’unité des partis socialistes et milita à la 5e section dans le groupe Saint-Victor et en devint secrétaire en 1911.
Sculpteur et décorateur, selon Le Provençal (17 avril 1953), une de ses œuvres titrée « À bas la guerre », fut refusée au Salon.
Fixé à Draveil (Seine-et-Oise), en 1911, Coeylas, militait dans la SFIO et fut l’administrateur délégué de la coopérative « L’Espérance de Paris jardins », analysée dans L’Encyclopédie socialiste de Compère Morel. Il prit la direction du journal L’Egalité en 1914.
Bien que réformé, Coeylas s’engagea au début de la guerre et fut versé dans les services auxiliaires en 1915. Il fut affecté au contrôle des masques à Gaz ; hospitalisé, il fut transféré dans des bureaux. En 1917, A. Thomas le chargea de la création des coopératives dans les usines de guerre. Son action s’exerça aussi en Seine-et-Oise. En 1917, il devint secrétaire du Comité d’action départemental qui regroupait syndicalistes, socialistes et coopérateurs. En 1918, secrétaire adjoint de la Fédération des coopératives de la région parisienne, il fonda l’Union des consommateurs de la banlieue sud qu’il dirigea pendant un an.
Coeylas, publiciste (il collabora notamment à la page syndicale de l’Humanité, aux Cahiers du socialiste et à la revue Avenir) avait été candidat aux élections législatives en novembre 1919 sur la liste socialiste SFIO en Seine-et-Oise. Il avait obtenu 37 106 voix sur 237 755 inscrits. Membre de la commission exécutive de la Fédération socialiste de Seine-et-Oise, il avait signé la motion du Comité de Reconstruction de l’Internationale (l’Humanité, 8 novembre 1920) à la veille du congrès de Tours. Il avait été candidat au conseil général en 1928 et au conseil d’arrondissement en 1931 dans le canton de Longjumeau (Seine-et-Oise). Cette dernière année, il avait obtenu 2 190 voix et s’était désisté pour le candidat communiste.
Coeylas habitait Draveil, 37, allée de la Perspective. Candidat au conseil municipal sur la liste socialiste, il avait obtenu 279 voix puis 242 voix le 7 décembre 1919. À nouveau candidat en 1925, il obtint 238 voix et fut élu le 12 mai avec 641 voix. Membre des commissions du budget, d’assistance, de la commission scolaire, de la Caisse des Écoles, délégué suppléant au syndicat intercommunal, il fut battu le 5 mai 1929 avec 360 voix, le 20 novembre 1932, avec 414 voix et le 8 janvier 1933 avec 414 voix. Il redevint conseiller municipal en 1935. Au premier tour, il obtenait sur la liste socialiste, 285 voix sur 1 691 inscrits et était élu le 12 mai, avec 1 127 voix. Il participa aux commissions du budget, du Bulletin municipal du personnel et au Syndicat intercommunal de l’électricité.
Marié à Paris (VIe arr.), en août 1934, Coeylas figurait au quatrième rang de la liste SFIO pour les élections sénatoriales, le 20 octobre 1935. Candidat aux élections législatives dans la troisième circonscription de Corbeil en avril 1936, il obtint 6 424 voix sur 29 721 inscrits. Son désistement assura l’élection du communiste Charles Benoist.
Membre de la commission nationale des conflits de la SFIO en 1933 (pour la motion P. Faure) et en 1934, il était aussi, cette année-là, membre suppléant de la Commission administrative permanente. Devenu membre titulaire en 1935 (pour la motion de la Bataille Socialiste), à nouveau suppléant en 1936, il redevint titulaire en 1937 (motion Zyromski).
Le ministre des Finances Auriol lui demanda, dans l’été 1936, de créer et de diriger le Service de presse et de propagande du ministère. Il avait composé plusieurs ouvrages ou brochures : L’Organisation du crédit en France, La guerre est une révolution avec préface d’A. Thomas, Profitons de l’expérience allemande (brochure de seize pages parue dans la « Bibliothèque des amis du socialisme de Seine-et-Oise »), Après Munich.
Coeylas quitta Draveil en 1939 et en juillet 1940, fut révoqué de son mandat de conseiller municipal. Il se retira à Saint-Raphaël (Var) où il venait régulièrement depuis plusieurs années aux côtés de ses amis François Crucy* et Jean Charlot*. Il fit partie du Comité d’action socialiste (Zone Sud) qui se constitua dans le courant de 1941 et du Comité d’études créé par André Philip. Il collait des papillons le 14 juillet 1941, mais ne fut pas poursuivi. En 1944, il collaborait au journal Résistance.
À la Libération, le préfet du Var le désigna pour présider la délégation municipale de Saint-Raphaël. Membre du comité fédéral du Var de la SFIO, il était le plus souvent à Paris. Il avait reçu en effet la charge de distribuer la publicité d’État et occupa cette fonction jusqu’en 1947.
Il était alors suppléé dans ses fonctions de maire par Jean Charlot son adjoint. Non candidat en 1945, il fut élu en octobre 1947 conseiller municipal sur la liste de « défense des intérêts raphaélois ». En 1953, il était à nouveau candidat sur la liste de « défense des intérêts raphaélois » conduite par J. Charlot.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20259, notice COEYLAS René, Jean, Paul par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 10 novembre 2009.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : En 1915, dans l’Humanité, Coeylas traita du problème de la reconstruction des cités détruites. — En 1919, il collabora aux Cahiers du Socialiste et à la revue Avenir. — Il est l’auteur d’une brochure préfacée par Albert Thomas : La Guerre est une révolution, et d’un livre : L’Organisation du Crédit en France.

SOURCES : Arch. Dép. Seine-et-Oise, 2 M 11.16, 2 M 35, 2 M 36, 2 M 37, 2 M 38. — Arch. Dép. Var : 2 M 7.35.4, 18 M 13. — Arch. Com. Saint-Raphaël. — Renseignements fournis par la mairie de Draveil. — Arch. J. Charlot (CRHMSS). — Presse nationale et locale. — Renseignements fournis par Messieurs R. Balland, D. Mayer, J.-M. Guillon, Justinien Raymond. — Sources orales. — Compère-Morel, Grand Dictionnaire socialiste, Paris 1924.

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