Par Claude Delasselle
Né le 29 mars 1926 à Paris (Xe arr.), disparu le 29 juillet 1944 près de Voutenay-sur-Cure (Yonne) ; modeleur ; maquisard FTP.
André Gounot, originaire de Paris, modeleur, célibataire, était venu s’installer dans l’Yonne, au village de Lichères-près-Aigremont. Lorsque la compagnie FTP Colbert s’était constituée début juin 1944 dans la forêt du Bois-L’Abbé, à une vingtaine de km au sud-est d’Auxerre, il avait pris contact avec les maquisards. C’est lui qui leur avait donné les renseignements nécessaires pour attaquer un car de « Russes Blancs », attaque qui fut menée avec succès, le 8 juin, à proximité de ce village. Après cette attaque, André Gounot intégra le maquis qui s’installa un peu plus au sud, en forêt d’Hervaux, mais dut déménager ensuite plusieurs fois.
Vers le 15 juillet, la compagnie Colbert, forte d’environ cent vingt hommes, s’installa près de Massangis, à la ferme de Rochefort, à la limite de l’Yonne et de la Côte-d’Or. C’est là que, le 23 juillet, elle fut l’objet d’une violente attaque des Allemands. Les maquisards comptèrent quatre morts et de nombreux blessés. Après ce combat, la compagnie se divisa en trois groupes par mesure de sécurité et pour faire face aux difficultés de ravitaillement.
Dans le groupe qui s’était réfugié près de Précy-le-Sec (Yonne), les maquisards étaient exténués et plusieurs étaient malades. Quatre jeunes maquisards, Georges Gault, André Gounot,, Robert Rousseau et Marc Tabard souffrant de la gale, leur chef décida de les envoyer se faire soigner à Bois-d’Arcy, chez madame Flambard. Pour éviter tout risque, il leur ordonna de partir directement et de n’emmener aucune arme. L’un d’eux prit cependant un revolver et quelques balles. Vers midi, les quatre maquisards s’arrêtèrent à Voutenay-sur-Cure (Yonne), au bord de la RN 6, pour chercher à manger. Des habitants leur conseillèrent la prudence, des véhicules allemands circulant fréquemment sur cet axe routier. Ils reprirent cependant leur chemin à pied le long de la RN 6. Trois voitures de la Feldgendarmerie surgirent alors. L’un des maquisards voulut se débarrasser de son revolver et le jeta dans la cour d’une maison, mais son geste fut repéré. Les Feldgendarmes s’arrêtèrent, capturèrent les jeunes gens et les emmenèrent, sans doute pour les fusiller un peu plus loin. Leurs corps n’ont jamais été retrouvés.
Le nom d’André Gounot figure sur les monuments aux morts de Lichères-près-Aigremont et d’Auxerre, ainsi que sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre. Il est titulaire de la médaille de la Résistance et de la carte de Combattant volontaire de la Résistance.
Par Claude Delasselle
SOURCES : Robert Bailly, La Croix de Saint-André, Éd. ANACR-Yonne, 1983. CDrom La Résistance dans l’Yonne, ARORY-AERI, 2004 (Jean-Claude Pers, notice sur la compagnie FTP Colbert). — Mémorial GenWeb.