MOTTET Hector. [Belgique]

Hector Mottet est le patron d’une petite teinturerie employant une cinquantaine d’ouvriers. Beau-frère du militant démocrate bruxellois, Jean-Nicolas Collard, qui a épousé sa sœur, il est le leader des radicaux verviétois dans les années 1840. Membre du comité de rédaction du Journal de Verviers dès juillet 1844, il collabore à la publication des premières théories socialisantes avec un groupe d’autres radicaux signant sous le pseudonyme collectif de « Gilles Potaie ».

Hector Mottet est le principal meneur des manifestations ouvrières organisées contre l’arrivée de Jésuites à Verviers et contre les familles de leurs protectrices, Mesdames Biolley et Simonis, en septembre 1844.

Élu conseiller communal en octobre 1845, Hector Mottet dirige la fraction démocratique radicale au sein du conseil jusqu’à l’éviction de celle-ci en août 1848. C’est alors une véritable lutte de classes qui se produit entre les grands bourgeois libéraux, qui dirigent à la fois la Ville et ses principales firmes industrielles, et la fraction démocrate de la petite bourgeoisie. En avril 1848, Mottet est le fondateur et le président du club républicain verviétois qui se crée alors dans la foulée de la révolution française, la Société des droits et des devoirs de l’Homme. Il anime ce club avec notamment Hyppolite de Steiger et Joseph Goffin. Plusieurs meetings auxquels assistent de nombreux ouvriers sont organisés par cette société.

Hector Mottet est arrêté le 16 mai 1849 et inculpé dans « l’Affaire du Prado » : il est le seul acquitté dans ce procès organisé contre les principaux dirigeants républicains belges. Il rentre à Verviers après de longs mois de détention à Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale).

Réélu conseiller communal en octobre 1851, Hector Mottet démissionne en juillet 1853. En 1855, il est condamné à un an de prison pour détournement de draps confiés à sa teinturerie. On ne le voit plus mêlé au mouvement démocratique ensuite et c’est complètement oublié qu’il meurt au début des années 1890.