OHN Léonard. [Belgique]

Par Freddy Joris

Hodimont (aujourd’hui commune de Verviers (depuis 1930), pr. Liège, arr. Verviers), 14 juillet 1872 − Verviers, 31 décembre 1967. Travailleur du bois, militant socialiste, membre d’organisations de jeunesse, dirigeant de coopérative, dirigeant syndical, permanent de la Fédération socialiste de Verviers, conseiller communal puis échevin de Verviers, sénateur représentant l’arrondissement de Verviers.

Fils de Nicolas Ohn (Raeren (pr. Liège, arr. Verviers), 23 octobre 1842 – Baelen (pr. Liège, arr. Verviers), 14 avril 1886), menuisier, et de Léonardine Pire (Baelen, 1er mars 1847 – Baelen, 14 avril 1886), Léonard Ohn est le troisième des quatre enfants issus du couple d’ascendance germanophone. Au décès de ses parents en 1886, son frère, Henri, né à Verviers le 11 mars 1886, reprend l’atelier familial et y travaille avec Léonard, ébéniste. Sa famille est d’origine allemande : c’est pourquoi le 9 janvier 1891, Léonard Ohn opte pour la nationalité belge.

Léonard Ohn milite au sein des organisations de jeunesse du Parti ouvrier belge (POB) dans les années 1890. Actif également dans le mouvement coopératif, il est choisi comme gérant de la Maison du Peuple de Verviers au printemps 1899 en remplacement de Jean Fraiture, dit Defraiteur, et le reste jusqu’en octobre 1902. Il est à son tour remplacé par Barès.

Parallèlement, Léonard Ohn est un des fondateurs du cercle d’instruction mutuelle, L’Étude, en 1900. À partir de cette date, il collabore, aux côtés d’entre autres Pierre Fluche, Jean Malempré, Louis Pirard, Henri Angenot, Pierre Sosset, Frédéric-Joseph Thiry, Jean Dauvister au journal syndical, Le Travail, créé et dirigé par Jean Roggeman, qui succède en 1901 au Tisserand fondé en janvier 1900. Ohn fait partie du premier conseil d’administration du Travail. Il y publie des articles sur la politique communale et le socialisme en général dans la Chronique verviétoise

Dans le cadre du renouveau du syndicalisme orchestré par Jean Roggeman, Léonard Ohn devient président du Syndicat des ouvriers du bâtiment, de l’ameublement et des industries diverses.

Après la Première Guerre mondiale, Léonard Ohn remplace Joseph Déderich, nommé bourgmestre d’Ensival, comme secrétaire et permanent de la Fédération socialiste verviétoise en 1921. Il en reste le permanent jusqu’en novembre 1930, date à laquelle il est nommé échevin des Travaux publics à Verviers. Il accède à la présidence de la Fédération en 1938, fonction qu’il garde jusqu’en 1950, année durant laquelle il quitte toutes ses activités politiques.

Sur le plan syndical, Léonard Ohn ne reste pas inactif : il participe à la fondation de la Centrale du bâtiment, de l’ameublement et des industries diverses de la région de Verviers : il en est le président de 1920 à 1926.

Après avoir vécu à Spa (pr. Liège, arr. Verviers) puis à Lambermont (aujourd’hui commune de Verviers), Ohn est élu conseiller communal à Verviers en octobre 1926, puis est désigné échevin des Travaux publics, en remplacement de Emmanuel Kestchgès décédé, en 1930. Il le reste jusqu’en 1933. Il redevient échevin de l’Instruction publique de 1939 à 1946, à l’exception de la période allant d’août 1940 au 87 septembre 1944. Il reste ensuite au Conseil communal jusqu’en 1952.

Léonard Ohn entre au Sénat en 1927, en remplacement de Louis Pirard, nommé gouverneur de la province de Liège, et y siège jusqu’en 1949. Il y travaille au sein des commissions des Finances, des Travaux publics, des Affaires étrangères et des Pétitions. Il y défend régulièrement la situation de la région de Verviers notamment en matière d’hygiène publique, d’aménagement des routes. Il participe aux débats étudiant certains projets de loi comme celui relatif aux allocations familiales en 192, celui sur la réparation des dommages résultant des accidents de travail, etc. Il intervient dans des discussions traitant des pensions de vieillesse (égalité entre employés et ouvriers), de l’inspection qu’il souhaite plus stricte notamment dans l’application de la loi des huit heures, etc.
Ses origines allemandes l’incitent à défendre les habitants des cantons d’Eupen-Malmédy notamment en matière d’emploi de la langue allemande pour les citoyens de ces régions dans l’armée belge en 1927 ou dans l’administration en 1931-1932.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1944, Léonard Ohn est membre du Comité clandestin de la Fédération socialiste verviétoise composé de Jules Hoen, Alexandre Duchesne, Jean Gaspard, Laurent Servais, H. Termol. Il est, avec Octave Pétry et Émile Parys, particulièrement actif dans la reconstruction du parti socialiste à Verviers.

Commissaire de l’Union coopérative de 1925 à 1954, Léonard Ohn la préside de 1932 à 1942.

Marié en 1905 à Alice Marie Adrienne Bonameau (Chênée (aujourd’hui commune, pr. et arr. Liège), 26 avril 1879 – 3 novembre 1974), Léonard Ohn en une fille, Denise (14 mai 1920 – 16 juillet 1947. Il est détenteur de plusieurs distinctions honorifiques : il est notamment officier de l’Ordre de Léopold en février 1946.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article202630, notice OHN Léonard. [Belgique] par Freddy Joris, version mise en ligne le 3 mai 2018, dernière modification le 4 avril 2024.

Par Freddy Joris

SOURCES : Le Travail, 31 janvier 1946 ; 17 septembre 1962 ; 2 janvier 1968 − Notice réalisée par Dominique Dubru, Section Journalisme et communication sociale de l’Université libre de Belgique, 1985-1986.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable