PIRARD Henri, Louis, Joseph.

Par Freddy Joris

Verviers (pr. Liège, arr. Verviers), 2 mars 1868 – Liège (pr. et arr. Liège), 15 septembre 1948. Avocat, professeur, conseiller communal socialiste puis échevin de Verviers, député puis sénateur représentant l’arrondissement de Verviers, premier gouverneur socialiste de Belgique (province de Liège).

Fils de Jean-Louis Pirard, né à Verviers le11 août 1831, employé de banque, et de Joséphine-Catherine Peters, Verviers, 10 octobre 1833 – Verviers, 27 février 1916), Louis Pirard, l’aîné de quatre enfants, effectue ses études primaires au collège Sainte Marie-Thérèse à Herve (pr. Liège, arr. Verviers) et ses humanités à l’Athénée royal de Verviers. Il sort docteur en droit, diplômé de l’Université de Liège en 1898. Inscrit comme avocat au Barreau de Verviers − il sera élu bâtonnier en 1917 −, Pirard se spécialise dans le droit du travail et les procès ouvriers. Parallèlement, il donne des cours de sociologie générale et criminelle à l’Université du travail à Charleroi, des cours de morale aux écoles normales du Hainaut et des cours de droit et de philosophie à l’Université nouvelle à Bruxelles.

À Verviers, Louis Pirard milite au sein du Parti ouvrier belge (POB) où il est un des rares universitaires. Il anime bon nombre de cercles d’études dans l’agglomération. Il collabore au journal, La Voix Du Peuple, en 1899. Il est le premier universitaire socialiste verviétois élu au conseil communal en 1902 ; il y restera durant un quart de siècle. Le 19 décembre 1910, Pirard est désigné comme échevin en charge de l’Instruction publique, il devient ainsi le deuxième échevin socialiste aux côtés d’Emmanuel Kestchgès dans un collège libéral-socialiste.

Le 29 mai 1904, Louis Pirard entre au Parlement comme député et conserve ce mandat jusqu’à sa démission en 1913, il est remplacé par Thomas Niézette. Pirard est réélu en mai 1914 et pour ne pas cumuler sa rémunération d’échevin avec celle de parlementaire, il la cède au POB. Au Parlement, il intervient notamment dans le débat sur le vote du budget de l’industrie et du travail pour 1905. Dans son allocution, il dénonce l’attitude des patrons ne respectant pas la loi sur les règlements d’atelier. En 1911-1912, il est un des signataires de la loi modifiant la loi du 16 août 1887 relative aux salaires. Il manifeste également son souhait de créer des caisses de chômage dans les communes et insiste pour qu’il ait une intervention du ministre du Travail dans cette question. En 1925, il présente un amendement accordant des subsides pour la construction d’hospices pour vieillards, des orphelinats, des maternités, etc.

Après la Première Guerre mondiale, Louis Pirard retrouve son siège de député jusqu’en 1919. Lors des élections législatives de novembre 1921, il est élu sénateur. Il siège au Sénat jusqu’en 29 mai 1927, il est remplacé par Léonard Ohn. Le 24 mai 1927, il est nommé gouverneur de la province de Liège, c’est le premier socialiste à occuper pareille fonction en Belgique. Louis Pirard doit abandonner ce mandat, où il s’ennuyait, semble-t-il, un peu moins de dix ans plus tard le 14 avril 1937, en raison de la limite d’âge fixée à 67 ans quelques mois plus tôt.

Louis Pirard est membre de la Ligue wallonne de Verviers en 1913 et délégué de Verviers à l’Assemblée wallonne, de 1912 à 1913. Après la Seconde Guerre mondiale, il participe encore au Congrès national wallon de Liège en 1945.

Marié depuis 1902 à Jeanne Collard, née à Lambermont le 4 septembre1865, Louis Pirard est le père de trois enfants, deux garçons et une fille.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article202644, notice PIRARD Henri, Louis, Joseph. par Freddy Joris, version mise en ligne le 4 mai 2018, dernière modification le 7 mai 2021.

Par Freddy Joris

ŒUVRE : La loi des loyers. Critique sociale et principes d’application, 6e édition, Bruxelles, L’Églantine, 1923.

SOURCES : HELLE, Silhouettes et profils verviétois, Verviers, Le Travail, s.d. – Mémorial de la Province de Liège 1836 – 1986, Liège, s.d.− DELFORGE P., « Pirard Louis », dans DELFORGE P., DESTATTE P., LIBON M. (dir.), Encyclopédie du mouvement wallon, t. III, Charleroi, 2001 – Notice réalisée par Robert Nagy, Section Journalisme et communication de l’Université libre de Bruxelles, 1985-1986.

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