Par Freddy Joris
Militant anarchiste de la région de Verviers (pr. Liège, arr. Verviers) dans les années 1890.
Ensivalois (Ensival, aujourd’hui commune de Verviers), Hubert Sevrin est le chef de file des anarchistes verviétois dans les années 1890. Il anime le journal, Le Plébéien, de mars 1894 à 1895. Son journal approuve les attentats commis alors par les anarchistes en France. Sevrin est poursuivi une première fois pour incitation à la violence − en raison du contenu du quatrième numéro −, mais acquitté par le tribunal correctionnel de Verviers. Un des militants verviétois détruit le tirage du cinquième numéro, contenant un article susceptible d’entraîner de nouvelles poursuites. L’imprimeur fait de même pour le sixième et un autre imprimeur refuse d’imprimer le septième qui fait l’éloge de Sante Geronimo Caserio, l’assassin du président français, Sadi Carnot (juin 1894). Sevrin jette l’éponge quelque temps après ces difficultés. Il relance le journal en 1895, mais celui-ci cesse de paraître à la fin de l’année.
Hubert Sevrin reprend la plume et la lutte avec le journal La Débâcle sociale au début de 1896. Mais cette nouvelle feuille, censée être l’organe des groupes de Verviers mais aussi de Liège et Bruxelles, fait rapidement l’objet de poursuites de la part du Parquet. Déjà plusieurs fois condamné auparavant, Sevrin écope de quatorze mois de prison en juin 1896.C’en est fini du journal qu’un autre Ensivalois, collaborateur du Plébéien comme de La Débâcle sociale, Jean Bosson, tentera de relancer sous le titre La Vérité à la fin de 1896. Ce nouveau journal ne tiendra que quelques semaines.
En septembre 1897, Hubert Sevrin prend part à un meeting avec les socialistes. Il organise en février 1898 à Verviers un Congrès de syndicats indépendants du Parti puvrier et des démocrates-chrétiens, anticipant en quelque sorte le pari que réussira Jean Roggeman deux ans plus tard.
Hubert Sevrin apparaît encore comme militant au sein de la section des libres-penseurs d’Ensival, Les Solidaires, en 1902. Après quoi nous perdons sa trace.
Par Freddy Joris
SOURCES : JORIS F., La presse verviétoise de 1850 à 1914, Louvain-Paris, 1982 (Cahiers du Centre interuniversitaire d’histoire contemporaine, 92) − JORIS F., Pierre Fluche et le mouvement ouvrier verviétois sous Léopold II, Tubize-Bruxelles, 1997 − JORIS F., « Quand Verviers était capitale de la révolution », dans MORELLI A. (dir), Rebelles et subversifs de nos régions, Charleroi, Couleurs livres, 2011 − MOULAERT J., Le mouvement anarchiste en Belgique 1870-1914, Bruxelles, Quorum, 1996.