RASETA Joseph, Delphin

Par Claude Pennetier

Né le 9 décembre 1886 à Marovoay (Madagascar), mort le 5 octobre1979 à Tananarive ; médecin ; proche du Parti communiste, créateur du Mouvement démocratique de la rénovation malgache ; député en France 1945-1948 ; condamné à mort, commué en prison à vie en 1948.

Petit-fils d’un officier du palais, fils d’un aide de camp du premier ministre Rainlaiarivony, gouverneur de la province d’Iboina, Joseh Roseta fit des études chez les frères de écoles chrétiennes et au collège de Quakers à Tanamarive, puis à l’école de médecine d’où il sortit médecin en 1908. Fonctionnaire jusqu’en 1922, il entra en 1915 dans une association clandestine d’étudiants nationalistes. Devenu médecin libéral à Toliara, il se rapprocha des milieux militants anticolonialistes, notamment par sa participation à la presse. Iil fut persécuté, condamné pour diverses raisons, suspendu de sa charge de médecin après la mort d’un patient de gangrène diabétique.
Sa participation au Secours rouge international et à la Ligue antiimpérialiste le situe alors dans le camp du communisme. Parmi ses nombreuses collaborations journalistiques, on compte en 1935 La Nation malgache, l’Humanité, et le Prolétariat malgache en 1936, organe du Parti communiste, Région Madagarcar (PCRM) dont il fut membre entre 1936 et 1939.
C’est son élection à l’Assemblée constituante en 1945 qui lui donna l’occasion de découvrir la France. Réélu en 1946, il fut pris dans la tourmente de l’insurrection malgache de mars 1947, mouvement qu’il condamna officiellement mais dont il fut soupçonné d’être un des inspirateurs. Arrêté , il fut conduit à Madagarcar et jugé au "procès des parlementaires" en juilet-août-septembre 1948 puis condamné à mort. Le président Vincent Auriol commua cette peine en détention à vie.Il fut emprisonné au Comores puis en Corse, à Calvi, libéré en 1955 mais placé en résidence surveillée dans le sud de la France.
De retour à Madagascar en 1960, il fut élu député de l’AKFM et un doyen d’âge de l’assemblée combattif. Il quitta l’AKFM, trop modéré à son goût et fonda le FIPIMA (Union du peuple malgache). Sa candidature aux élections présidentielles de 1965 fut un échec total : 2%.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article202774, notice RASETA Joseph, Delphin par Claude Pennetier, version mise en ligne le 7 mai 2018, dernière modification le 5 janvier 2021.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Notice Wikipédia. — "Madagascar en 1947-1948", Mémoires vives, révue de l’IHS CGT d’Ile-de-France, avril 2018. — Jacques Tronchon, L’insurrection malgache, Ed. Karthala, 1986. — Madagascar 1947. La tragédie oubliée, Colloque de l’AFASPA, 1997, Université Paris VII, Ed. Le Temps des cerises.

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