PALENCIA CANTOS Valeriano

Par Joël Drogland

Né le 1er avril 1917 à Jumilla (Espagne), fusillé sommairement le 27 août 1944 près de Lézinnes (Yonne) ; bûcheron ; maquisard FTP (maquis Vauban).

Plaque à Mazeau, Dobeado et Palencia

Fils de Gaspar Palencia et de Rosario Cantos, Valeriano Palencia Cantos avait combattu dans les rangs des Républicains espagnols et avait rejoint la France le 9 février 1939 à Port-Vendres, seul. Il séjourna ensuite quelques temps dans le Jura, demanda une carte d’identité de travailleur à Saint-Livrade (Lot-et-Garonne), mais ne l’obtint pas. Il refit une demande de carte d’identité à Tanlay le 6 avril 1944. La demande fut reçue par le maire de Tanlay (il s’agissait du marquis de Tanlay, engagé dans la Résistance) qui la transmit à la Préfecture avec un avis favorable, au vu des bons renseignements confidentiels qu’il avait obtenu sur lui. Valériano Palencia Cantos avait joint à sa demande de carte d’identité, un contrat de travail de bucheron de la société Gazo-Carbo, installée à Levallois (Seine) qui l’employait comme « bûcheron à la tâche au salaire moyen de 45 francs au stère, ce à compter du 1er avril 1944 au 15 novembre 1944 ». Le contrat fut signé le 1er avril 1944 par le directeur de l’exploitation pour l’Yonne de la Société Gazo-Carbo, et la signature fut légalisée le 5 mai 1944 par le maire de Tanlay. Valériano Palencia Cantos intégra la Résistance française au sein du maquis Vauban, dans des conditions et à une date que nous ne pouvons préciser. On peut supposer que son métier de bûcheron le mit en contact avec les maquis locaux et plus particulièrement le maquis Vauban.

Le 26 août 1944 au soir, la ville de Tonnerre était libérée. L’ennemi cherchant à se replier vers l’Est restait cependant présent et menaçant sur toutes les routes du Tonnerrois. Des groupes FFI y patrouillaient en permanence pour le harceler et le combattre dans la mesure de leurs moyens. Des éléments de l’Afrika Korps qui avaient combattu le 26 août à Tonnerre* passèrent la nuit dans les environs de Pacy-sur-Armançon. Le 27 août, l’essentiel de la colonne emprunta la route de Tanlay, tandis qu’une partie coupa par Saint-Vinnemer. Trois résistants, Jacques Mazeau*, Francisco Doblado* et Valériano Palencia, deux Espagnols et un Français, furent surpris dans la matinée, dans des circonstances mal connues (selon Robert Bailly, ils allaient accomplir un service commandé dans la région de Lézinnes) alors qu’ils marchaient au bord de la route nationale 5 (aujourd’hui CD 905), près de Lézinnes. Ils furent immédiatement fusillés.

Le nom de Valeriano Palencia et ceux de ses deux camarades d’infortune figurent sur une stèle située à l’emplacement de leur exécution, au bord du CD 905, au carrefour avec la route conduisant au hameau d’Angy, sur le territoire de la commune de Lézinnes. Il figure aussi sur la stèle qui rend hommage aux hommes du maquis Vauban près de la chapelle de Saint-Agnan (Nièvre), ainsi que sur le monument aux morts de Tanlay et sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre. Il obtint la mention « Mort pour la France », décision ministérielle du 22 janvier 1949.”

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article202821, notice PALENCIA CANTOS Valeriano par Joël Drogland, version mise en ligne le 8 mai 2018, dernière modification le 8 mai 2018.

Par Joël Drogland

Plaque à Mazeau, Dobeado et Palencia

SOURCES : Arch. Dép. Yonne 33 J 13 et 1078 W 503. — Archives municipales de Saint-Vinnemer (registre des décès). — Renseignements communiqués par Yvan Larroy (MHRE 89). — Bailly Robert, La Croix de Saint-André, Éd. ANACR-Yonne, 1983, pp. 305-310. Bailly Robert, Si la Résistance m’était contée…, Éd. ANACR-Yonne, 1990, pp. 494-496. Gand Frédéric, « 25-29 août 1944, La libération de Tonnerre », in La Résistance dans l’Yonne, CDrom, AERI-ARORY, 2004. — Mémorial GenWeb. Site internet Mémoire des hommes.

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