Par Dominique Maugars
Né le 6 novembre 1948 à Monts (Indre-et-Loire) ; militant communiste d’Indre-et-Loire, élu (conseiller régional) et syndicaliste CGT de l’entreprise Cadoux puis de la SNCF qui avait intégré le personnel des Cadoux ; membre du comité central du PCF puis du comité national.
Né à Monts, petite commune du bord de l’Indre en Touraine, fils d’une famille de cheminots, Jean-Michel Bodin gardera sa sensibilité au rôle de cette profession et à l’importance de cette entreprise de service public qu’est la SNCF.
Il s’engagea très tôt dans la vie politique : à la Jeunesse communiste, puis au Parti communiste français auquel il adhéra en 1964.
Il participa activement aux combats pour ceux que l’on appelle encore "Les Cadoux" pour faire reconnaitre leur statut de cheminots et leur intégration à la SNCF.
Cette entreprise travaillait exclusivement pour la réparation des voitures et wagons SNCF. Elle était née après les grèves de 1920 où 2 330 cheminots de Tours Saint-Pierre-des-Corps furent révoqués et les Ateliers du PO (Compagnie Paris Orléans) furent fermés. Ces ateliers furent concédés à la compagnie privée CGCEM (Compagnie Générale de Construction et d’Entretien du Matériel) qui embaucha 700 cheminots révoqués. La gestion resta privée, même lors de la création de la SNCF en 1938 ; elle devint l’entreprise "Cadoux" où, dès 1977, la lutte des salarié-es pour devenir cheminot-es s’intensifia.
Après une journée portes ouvertes, le 5 mai 1979 organisée par la CGT et soutenue par le PCF, Jean-Michel Bodin, comme permanent du PCF d’Indre-et-Loire, fut traduit devant les tribunaux, avec Michel Mesmin, secrétaire de la section du PCF à Saint-Pierre-des-Corps, et deux salariés de l’entreprise CADOUX, Dominique Maugars et Pierre Bottreau, élus CGT et militants communistes.
Acquitté comme ces trois compagnons, il soutint l’action jusqu’à l’intégration du personnel "Cadoux" à la SNCF le 1er janvier 1983, par décision du ministre communiste des transports, Charles Fiterman.
Toutes ces années virent Jean- Michel Bodin accéder à des responsabilités locales, départementales. Il fut élu secrétaire de la fédération d’Indre-et-Loire du PCF de 1976 à 1998, élu au Comité central appelé ensuite Comité national.
Candidat à plusieurs élections ; cantonales, législatives, régionales où il fut élu Conseiller régional en 1988 lors des premiers votes mettant en place les Conseils régionaux.. De 1986 à 1998, il y siégea dans l’opposition ; il fut membre de la commission "Infrastructures et Transports, aménagement des territoires ainsi que de la commission "Enseignement Supérieur et Recherche".
De 1992 à 1998 Jean-Michel Bodin assuma la responsabilité de Président du groupe communiste et républicain qui comptait treize membres.
En 1998, la gauche devient majoritaire à la Région Centre et Jean-Michel Bodin devint 3e vice président du Conseil Régional en charge des transports, de la mobilité, des grandes infrastructures, des TIC et de l’aménagement de la Loire.
Il assuma cette responsabilité de 1998 à décembre 2015.
Pendant toute cette période, il eut des responsabilités nationales à l’Association des Régions de France, il fut le premier vice président de la commission Transport, infrastructure mobilité et participa à de nombreuses initiatives nationales comme le Grenelle de l’environnement, ainsi qu’au niveau Européen, pour porter les lourds dossiers : l’électrification des tronçons Tours/Vierzon et Bourges/Saincaise, réalisés en seulement deux contrats de plan Etat-Région.
Dans cette période il développa la démocratie active avec la mise en place de seize (16) comités de lignes dans la Région Centre, où les citoyens devinrent les acteurs du développement du T.E.R.
Président de l’Association RACO (Rhône Alpes Centre Océan) depuis l’année 2000, il participa à promouvoir la ligne Quimper / Nantes / Lyon tant pour l’offre voyageur que pour le fret.
Resté très engagé dans la vie politique il est sollicité dans son département et en Région sur la problématique des transports, de la SNCF et des services publics.
Par Dominique Maugars
SOURCES : Documentation de Dominique Maugars. — La Nouvelle République, passim.