COISNE Gabriel, Henri, Joseph

Fils d’un ouvrier tisseur, Gabriel Coisne commença à travailler dans une manufacture de tapis en 1918, à l’âge de treize ans. L’adhésion syndicale étant, dans cette entreprise, pratiquement liée à l’embauche, il milita très tôt et se forgea un talent d’orateur qui le fit rapidement remarquer par les dirigeants communistes et unitaires de la région lilloise. Après son mariage, le 26 mai 1928 avec Marcelle Decouter, il s’établit à Halluin, véritable bastion du Parti communiste dans le Nord, et entreprit une rapide ascension au sein de la CGTU et du PC. Élu, à la fin de l’année 1930, secrétaire permanent de la Bourse du Travail d’Halluin, il succéda peu après à Bostoen (temporairement) à la tête du syndicat unitaire du textile. Secrétaire adjoint du rayon du PC d’Halluin, il remplaça Fernand Grenier* comme secrétaire en 1932, partageant d’abord cette fonction avec Mittenaëre et Latrée, puis l’assumant seul. À la fin de l’année 1932, le rayon regroupait onze cellules et comprenait également le sous-rayon de Roncq (quatre cellules). Délégué au congrès régional de la CGTU tenu en septembre 1932 à Valenciennes il y fut désigné pour réorganiser l’Union locale d’Armentières. Bien qu’installé à Houplines, commune limitrophe d’Armentières, à la fin de l’année 1932, Gabriel Coisne conserva la direction de l’Union locale d’Halluin pendant l’année 1933. Est-ce à cette époque qu’il fut élève de la 1re École centrale de la CGTU organisée par Gautier et Victor Fay*, Léon Mauvais* et Eugène Hénaff* ? (cf. I.M.Th., cote 536). Curieusement, à l’École léniniste internationale de Moscou, en 1933-1934, son compatriote et ami Jérôme Moerman* prit comme pseudonyme Coisne.

Gabriel Coisne fut le délégué de l’UL d’Halluin au congrès international antifasciste de Prague de 1933 ; à l’occasion de cette réunion il visita sommairement les Pays-Bas, le Danemark, l’Allemagne, la Yougoslavie et la Tchécoslovaquie. Dès son retour, il abandonna ses responsabilités à Halluin pour s’atteler à la lourde tâche de restructuration des organisations unitaires d’Armentières et de ses environs : secrétaire du syndicat du Textile et de l’Union locale CGTU d’Armentières-Houplines, il commença par déposséder de toute responsabilité Fagot et Boddaert qu’il avait accusé d’incapacité lors de la grève du Textile armentièrois de 1933. Secrétaire du rayon du PC d’Armentières, il fut élu conseiller municipal d’Houplines en 1933 et participa activement à la réunification syndicale dans le Textile qui fut effective en décembre 1935 dans la région Lille-Armentières. Élu à la commission exécutive de la CGTU en 1935, Gabriel Coisne fut appelé, à la mort de Richetta en 1936, au poste de secrétaire adjoint de la Fédération nationale CGT du Textile, poste qu’il conservera jusqu’en 1962. Cette fonction lui valut d’assister à de nombreux congrès nationaux et internationaux, dont celui de la Fédération des Associations des Travailleurs du Textile, tenu à Blackpool (Angleterre), en 1937 et de siéger au Conseil national économique (11e section professionnelle, devenue la 13e sous-section des industries textiles) de 1936 à 1939.

Mobilisé en 1939, fait prisonnier, il n’aurait été libéré qu’en 1945.

Malgré des difficultés d’ordre familial, il continua d’accomplir son travail militant jusqu’en 1962. Il fut secrétaire de sa Fédération en 1945-1948. Au début de l’année 1950, il faisait partie des cinq secrétaires (Édouard Aubert, secrétaire général, Gabriel Coisne, secrétaire général adjoint et trois secrétaires : Berthe Adam, Andrée Fragne et Jean Trioux*). Il fut ensuite secrétaire général de 1950 à 1953, la maladie le contraignant alors à se retirer de la vie active.