LÉVY Charles, Roger

Par Claude Delasselle, Jean-Louis Ponnavoy

Né le 27 octobre 1906 à Paris (XIVe), tué le 24 août 1944 à Auxerre (Yonne) ; employé de la SNCF ; civil non résistant ; victime civile des combats de la Libération.

Stèle édifiée au rond-point Sainte-Nitasse à Auxerre,
Stèle édifiée au rond-point Sainte-Nitasse à Auxerre,

Charles Lévy était le fils de Jeanne, âgée de 37 ans, domestique et de père inconnu. Il se maria le 2 décembre 1930 à Fontaines (Yonne) avec Raymonde Bernot, dont il eut trois enfants. Il était domicilié route de Chablis, à Auxerre. Il entra au chemin de fer en décembre 1930 à la Compagnie du PLM et était conducteur de gare à Auxerre-Saint-Gervais (Yonne).
Dans l’après-midi du 24 août, des maquisards venus de toute l’Yonne pénétrèrent et défilèrent dans Auxerre libéré, sous les acclamations de la foule. Craignant une attaque menée par les nombreux groupes de soldats ennemis en retraite à travers le département, les chefs des maquis présents organisèrent des postes de garde aux différentes entrées de la ville. Un détachement du Maquis 1 du Service national maquis, venu de la région de Bléneau (Yonne), fut chargé de la surveillance du poste de garde placé à la sortie sud-est d’Auxerre, au rond-point Sainte-Nitasse, carrefour des routes menant à Avallon et à Chablis. Quelques civils habitant ce quartier de la ville s’étaient joints aux résistants et conversaient avec eux.
Vers 19 heures, un camion arriva de la direction de Chablis, arborant une croix de Lorraine et monté par des hommes torses nus. Les maquisards de garde crurent qu’il s’agissait de résistants et laissèrent sans méfiance approcher le camion. Celui-ci fit brusquement demi-tour et ses occupants ouvrirent le feu à bout portant. Le sergent Pierre Caté et deux civils, Charles Lévy, un cheminot habitant à proximité, et un nommé Coutant furent tués sur le coup, tandis que plusieurs maquisards étaient blessés. Dans la panique qui suivit, Martial Lebois, un autre résistant du Maquis 1, fut capturé par les Allemands. Emmené jusqu’à Semur-en-Auxois, en Côte-d’Or, il y fut pendu, le 26 août 1944, à un arbre dans cette ville.
Le nom de Charles Lévy figure sur la stèle commémorative édifiée au rond-point Sainte-Nitasse à Auxerre, sur le lieu du drame. Il figure également sur le monument aux morts et le monument des déportés et fusillés de l’Yonne ainsi que sur la plaque commémorative 1939-1945 de la SNCF placée sur le quai de la gare, à Auxerre (Yonne).
Il obtint la mention « Mort pour la France » portée sur son acte de décès en 1946.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article202963, notice LÉVY Charles, Roger par Claude Delasselle, Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 11 mai 2018, dernière modification le 21 mai 2019.

Par Claude Delasselle, Jean-Louis Ponnavoy

Stèle édifiée au rond-point Sainte-Nitasse à Auxerre,
Stèle édifiée au rond-point Sainte-Nitasse à Auxerre,

SOURCES : Robert Bailly, Si la Résistance m’était contée, Éd. ANACR-Yonne, 1990, p. 484. — Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF Paris, 2017.— Mémorial GenWeb.— État civil (acte de naissance).

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