CHOURRIST Roger, Émile, Alphonse [pseudonyme dans la Résistance : Chou]

Par Jean-Sébastien Chorin

Né le 17 septembre 1920 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), mort au cours d’un combat le 25 mai 1944 à Avenas (Rhône) ; employé de commerce ; Franc-tireur et partisan français (FTPF) du maquis de Collonge-en-Charollais (Saône-et-Loire).

Roger, Émile, Alphonse Chourrist était le fils d’Amédée Chourrist et d’Aline Laubier. Ses parents étaient négociants. Le 28 octobre 1940, il se maria avec Marie, Marguerite Martin à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire). Sa fille naquit vers 1942. Roger Chourrist était employé de commerce et sa femme, couturière. Ils demeuraient 1 rue de la Coopérative de la Sorme à Montceau-les-Mines.
Roger Chourrist intégra le maquis FTP de Collonge-en-Charollais (Saône-et-Loire).
Vers le 22 mai 1944, Roger Chourrist (alias Chou) et quatorze camarades, partirent en mission sous le commandement de Raymond Joureau (alias Revielle). Ils récupérèrent du matériel à Belleville (Rhône) et l’entreposèrent dans un bois situé dans la partie sud-ouest de la commune d’Avenas (Rhône). Ils s’installèrent au milieu de ce bois, dans une ferme inhabitée, au lieu-dit la Ceppe. Pendant deux jours et demi, ils camouflèrent le matériel. Ils circulèrent dans plusieurs voitures qui avaient été volées pour mener à bien leur mission : une Chevrolet grenat, une Citroën traction avant 2 CV gazogène et une Hotchkiss verte.
Le 25 mai 1944, vers 10 heures, des soldats allemands (100 à 250 selon les versions) arrivèrent à Avenas. Ils étaient accompagnés de quatre ou cinq civils, dont un jeune homme surnommé « Jambon » et une femme. Les témoins s’accordèrent à penser qu’il s’agissait de miliciens notamment parce qu’un allemand désigna l’un d’eux comme étant « Milice Françouse ». La police allemande était peut-être également impliquée puisque d’après le maire d’Avenas (qui n’était pas un témoin direct) les plaques des véhicules portaient les trois lettres POL. Cherchant les maquisards cachés à Avenas, les soldats allemands, cernèrent le village et fouillèrent certaines maisons.
Le matin du 25 mai 1944, cinq hommes de Raymond Joureau partirent en mission. Deux d’entre eux, André Menelet* et Pierre Laroche*, revinrent au camp dans la Hotchkiss verte. Ils réussirent à passer un premier barrage allemand, puis, vers 10h30, au niveau de la sortie sud du bourg d’Avenas, ils tombèrent sur un second barrage. Les Allemands ouvrirent le feu. Les deux pneus gauches et le radiateur de la Hotchkiss furent touchés. La voiture dérapa et tomba dans le fossé gauche. Les deux résistants tentèrent de s’enfuir et furent tués.
Au même moment, Roger Chourrist se trouvait dans les bois avec cinq camarades. Alertés par les détonations, les six résistants montèrent dans une voiture et se rendirent rapidement sur les lieux pour aider leurs camarades. Près de la sortie nord-ouest d’Avenas, ils furent pris pour cible par des soldats allemands postés dans un pré. Leur véhicule fut mitraillé. Roger Chourrist, Karol Klus, Max Roset et Louis Gauthier* sortirent de voiture et furent abattus. Le lendemain, les gendarmes retrouvèrent une centaine de douilles de fusil-mitrailleur et de mitraillette dans le pré où se trouvaient les militaires allemands.
Un second engagement eut lieu à 3 heures de l’après-midi. Les maquisards réussirent à passer trois barrages allemands sans subir de perte. Les combats prirent fin vers 17h30. Parmi les Allemands, un soldat fut tué et plusieurs blessés.
Avant leur départ vers 18 ou 19 heures, les militaires allemands et les miliciens dépouillèrent les maquisards qui avaient été abattus. Ils retournèrent et vidèrent leurs poches, et, manifestement, ils prirent leurs armes. Ils s’approprièrent les automobiles abandonnées par les résistants, notamment celle que Roger Chourrist et ses compagnons avaient utilisée pour venir secourir leurs camarades. Ils incendièrent la ferme dans laquelle les maquisards s’étaient installés.
Le 26 mai 1944, à 8h30, des gendarmes se rendirent sur les lieux. Ils découvrirent les quatre résistants tombés à 300 mètres environ de la sortie nord-ouest d’Avenas, « dans un chemin de terre à forte déclivité ». Nous savons aujourd’hui que le premier cadavre était celui de Louis Gauthier parce qu’il mesurait 1m92. Mais les autres ne pouvaient être identifiés puisque leurs effets personnels avaient été volés. Par conséquent il est très difficile d’affirmer lequel parmi les trois autres corps était celui de Roger Chourrist. Voici la description du deuxième corps : « 2ème, à 2 m plus haut, taille 1m68 environ, visage maigre et osseux, cheveux châtains clairs, une rafale de balles dans la nuque [...], une balle dans l’œil droit. Le visage est couvert de sang. [...]. Il est vêtu d’une veste en drap gris, une culotte armée kaki avec fermeture éclair aux jambes, une chemise kaki, chaussures brodequins et leggins à crochets noirs. [...]. Âgé de 20 à 22 ans. » Le troisième était probablement Karol Klus mais il n’y a pas de certitude : « 3ème, à 2 m plus haut, taille 1m68 environ, forte corpulence, blond, plusieurs balles au cou, une au front et une à l’œil gauche. Vêtu d’un blouson de cuir fauve, un pantalon de treillis bleu, une chemise kaki, chaussé de brodequins jaunes. [...] Une ceinture en cuir jaune de l’armée autour du ventre. La tête baigne dans une mare de sang. » Voici la description du dernier : « Le 4ème, à 5m plus haut, corpulence mince. Taille 1m68 environ, 20 à 25 ans, tout rasé, cheveux châtain clair, vêtu d’une veste de treillis bleu, un pantalon drap noir, chaussé de souliers brodequins jaunes, une chemise kaki, le tout sans marque. Une rafale de balles dans la tête. [...] ».
Le 26 mai, vers 12 heures, les cadavres furent déposés à l’église. Chaque corps fut placé dans un cercueil, et le 27 mai, à 20 heures, les six hommes furent inhumés au cimetière d’Avenas, dans une fosse commune. Aucun acte de décès ne fut dressé à l’époque, les victimes n’ayant pas été identifiées avant l’inhumation.
Au début du mois d’octobre 1944, Raymond Joureau se présenta à la mairie d’Avenas et communiqua l’identité des résistants morts le 25 mai. Les familles furent contactées et les corps des six victimes furent exhumées en 1945. Celui de Roger Chourrist fut vraisemblablement enterré à Montceau-les-Mines.
Roger Chourrist fut homologué RIF. Il fut reconnu Mort pour la France. Son nom apparaît sur le monument aux morts de Montceau-les-Mines.

Voir la monographie du lieu d’exécution

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article203061, notice CHOURRIST Roger, Émile, Alphonse [pseudonyme dans la Résistance : Chou] par Jean-Sébastien Chorin, version mise en ligne le 14 mai 2018, dernière modification le 17 janvier 2022.

Par Jean-Sébastien Chorin

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3808W851.— SHD, Vincennes, inventaire de la sous-série GR16P.— Mémorial Genweb.— Mémoire des hommes.

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