MONTAY Marie

Par Daniel Grason

Née le 19 novembre 1921 à Mazinghien arrondissement de Cambrai (Nord), morte le 29 mai 1982 à Millay (arrondissement de Château-Chinon, Nièvre) ; femme de chambre ; déportée à Ravensbrück (Allemagne).

Fille d’Edmond Montay, horloger, et de Marie, née Bizerte, ménagère, Marie Montay vivait chez ses employeurs 16 rue Jouvenet à Paris (XVIe arr.). Elle fut arrêtée par trois inspecteurs de la BS2 le 18 novembre 1942 vers 9 heures au moment où elle se présentait 14 passage de la Bonne-Graine dans le XIIe arrondissement domicile de Lucien Cascaret dit Bouboule. Les policiers l’avaient surnommé « Bongrain », ils filaient des militants de la Main-d’œuvre immigrée où liés à eux.
Emmenée à la Préfecture de police dans les locaux des Brigades spéciales, elle y fut interrogée. Incarcérée à Fresnes, elle a été ensuite internée au camp de Compiègne. Le 31 janvier 1944 elle était dans le convoi de 959 femmes, les détenues arrivèrent le 3 février à Ravensbrück (Allemagne). Matricule 27486, Marie Montay a été libérée par la Croix-Rouge le 22 avril 1945.
Après la guerre, elle demeura 28 rue Saint-Claude à Paris (IIIe arr.), domicile de sa tante Lucienne Delacourtie qui avait été du fait de la mort de sa mère en 1939, sa tutrice jusqu’à sa majorité. Le 13 juin 1947, le ministère des Anciens combattants et victimes de guerre lui délivra un certificat un certificat d’internement et de déportation.
Elle reprit avec difficultés une activité salariée, en 1952, elle était femme de chambre chez le comte de Kerveguen 2 rue Adolphe-Yvon à Paris (XVIe arr.). Le 22 mars de la même année, elle était auditionnée à la demande du directeur interdépartemental des Anciens combattants et Victimes de la Guerre.
Elle déclara : « En 1943, j’étais sous-locataire de monsieur Cascaret Lucien domicilié 14 bis passage de la Bonne-Graine (XIe arr.). Le 18 novembre 1943, des inspecteurs de la Brigade spéciale de la Préfecture de police se sont présentés à son domicile pour l’arrêter comme terroriste. En son absence, ils m’ont arrêtée comme complice de son activité. Or j’ignorais tout de cette prétendue activité et, je n’ai jamais appartenu à un réseau de résistance quelconque. » Lucien Cascaret entendu confirma les déclarations de Marie Montay.

Marie Montay s’était mariée le 5 novembre 1953 à Paris (XVIIIe arr.) avec Auguste Marcel Dumain, dont elle divorça en mai 1959

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article203068, notice MONTAY Marie par Daniel Grason, version mise en ligne le 31 mai 2018, dernière modification le 31 mai 2018.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. PCF carton 15 rapport hebdomadaire des Renseignements généraux du 29 novembre 1943, GB 137 BS2, 77W 791. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. — État civil.

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