GASNE Maxime, Arsène

Par Michel Thébault

Né le 27 octobre 1922 à Felletin (Creuse), exécuté sommairement le 9 juin 1944 à Saint-Avit (Puy-de-Dôme) ; boucher ; résistant au sein des Forces françaises de l’Intérieur (FFI), Mouvements unis de la Résistance (MUR) de l’Allier.

monument commémoratif de Saint-Avit
monument commémoratif de Saint-Avit

Maxime Gasne était le fils de Jules, Victor Gasne, boucher et d’Amélie Lapetite, sans profession. Son père avait épousé le 8 mai 1922 à Felletin, Amélie Lapetite âgée de 18 ans, fille d’un boucher-charcutier de Felletin.
Il fut boucher de 1940 à 1942 puis fut envoyé durant 9 mois aux chantiers de Jeunesse à Montmarault (Allier). Désigné alors pour rejoindre le STO, il s’enfuit à Limoges (Haute-Vienne) avant de venir se cacher dans sa famille jusqu’à son départ au maquis le 8 juin 1944.
Il habitait avant sa fuite 11 rue du Bourbonnais à Commentry (Allier), où il s’était marié le 25 octobre 1941 avec Gisèle, Éliane, Louise Yang avec qui il eut deux enfants. En 1944, ses deux parents étaient décédés.

Il s’engagea dans la Résistance le 8 juin 1944, selon son épouse, rejoignant la compagnie Joly ou compagnie de Commentry, sous l’autorité des MUR. En mars-avril, les responsables des MUR envisagèrent de regrouper leurs forces dans des « réduits » plus faciles à défendre. Le principe d’une forte concentration de maquisards accompagnée de parachutages massifs d’armes fut alors retenu afin d’organiser des réduits au Mont Mouchet. Le 2 juin 1944, les troupes allemandes lancèrent une première attaque contre le secteur du Mont Mouchet, attaque qui fut repoussée. L’appel aux renforts toucha alors les départements voisins et en particulier l’Allier. Dans la journée du 8 juin 1944, un convoi de 11 véhicules transportant de nombreux volontaires FFI originaires de Montluçon, Commentry, Huriel et Saint-Éloy-les-Mines partit à nouveau de la région de Montluçon. Maxime Gasne fit partie de ce convoi avec des volontaires de Commentry devant rejoindre le camp à Saint-Genès-Champespe (Puy-de-Dôme).

A 3 heures 30 du matin, le 9 juin 1944, une partie du convoi arrivé à Condat-en-Combraille emprunta par erreur la route nationale reliant Limoges à Clermont-Ferrand, et se dirigea vers Saint-Avit et le département de la Creuse tout proche. Au lieu-dit Bavard entre les deux villages, il se trouva face à un convoi militaire allemand stationné au lieu-dit Le Cheval Blanc. La supériorité militaire allemande face à un convoi mal équipé provoqua la destruction de sept véhicules et la mort de 29 résistants pour certains morts en combattant (en protégeant la retraite des quatre derniers camions) et pour beaucoup exécutés sommairement après avoir été faits prisonniers. Dans les heures qui suivirent, les Allemands entreprirent de rechercher les maquisards en fuite. Ils parvinrent à arrêter à Saint-Avit, trois jeunes résistants dont Maxime Gasne qui furent découverts au petit matin dans une ferme où ils avaient réussi à se cacher. Ils furent aussitôt exécutés sommairement.
Son décès a été établi par un jugement du tribunal civil de Riom en date du 26 octobre 1944. Il fut inhumé au « cimetière ville » de Commentry dans le Carré Militaire, allée Côté Militaire (N° de Plan M 75).
 
Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument aux morts de Commentry où il est inhumé. Il figure également sur le monument commémoratif de Saint-Avit ainsi que sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article203100, notice GASNE Maxime, Arsène par Michel Thébault, version mise en ligne le 15 mai 2018, dernière modification le 27 juin 2022.

Par Michel Thébault

monument commémoratif de Saint-Avit
monument commémoratif de Saint-Avit
Portrait Maxime Gasne

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 245026, dossier résistant pour Maxime Gasne (nc). — AVCC Caen, AC 21 P 189055, dossier Maxime Gasne. — Gilles Lévy Guide des maquis et hauts lieux de la Résistance d’Auvergne, Presses de la Cité, 1986. — Marc Parrotin Mémorial de la Résistance creusoise, Ed. Verso, 2000. — Mémorial genweb. — État civil.

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