LE MORVAN Jean

Par Alain Prigent, Serge Tilly

Né le 20 mars 1909 à Louannec (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) ; abattu le 4 juin 1944 à Pleumeur-Bodou (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) ; instituteur ; animateur des équipes de football ; responsable d’un groupe de résistance sur Pleumeur-Bodou ; membre du réseau « Gallia » sous le pseudonyme d’Albatros.

Fils de François Le Morvan et d’Anne Goasdoué, Jean Le Morvan épousa Madeleine Luron. Le couple eut deux enfants Michel et Yvon.
Le 4 juin 1944, les militaires allemands, secondés par des miliciens du Bezen Perrot, organisèrent une opération de police sur Perros-Guirec, Trégastel et Pleumeur-Bodou.
Ce même jour à Pleumeur-Bodou, vers 6h30 du matin, ils se rendirent dans la classe de Jean Le Morvan pour y effectuer une perquisition. Se sentant menacé, Jean Le Morvan tenta en courant de fuir, il fut abattu dans la cour de son école.
Les Allemands auraient découvert caché dans sa classe un cahier sur lequel figuraient un plan du terrain d’aviation de Servel et un schéma du littoral allant de Beg-Leguer à Louannec ; les emplacements des batteries de Pleumeur-Bodou et les divers ouvrages établis le long de la côte y étaient mentionnés.
Selon son épouse, « dimanche 4 juin, vers 5h30, j’ai entendu frapper à la porte. Mon mari a ouvert et plusieurs militaires allemands sont entrés dans la maison. Ils ont perquisitionné mais ils n’ont rien trouvé. La fouille terminée, ils ont demandé à voir sa salle de classe. Vers 6h30, j’ai entendu plusieurs rafales de mitraillettes. Vers 11h, un officier allemand m’a dit : « Votre mari est tué. C’est tout ce qu’il mérite. Chez nous on tue tout de suite. » Il m’a ensuite montré un cahier et il m’a demandé si je reconnaissais l’écriture de mon mari. Je lui ai répondu affirmativement. Il m’a ensuite montré plusieurs plans représentant le littoral de Servel à Louannec avec indication des ouvrages de défense. L’officier m’a dit que ces documents avaient été trouvés dans la salle de classe de mon mari. Mon mari ne m’a jamais dit qu’il faisait partie d’une association de patriotes. Il était secrétaire de l’association sportive Pleumoroise qui est une équipe de football ». 
Seuls les plus proches de sa famille furent autorisés par l’occupant à suivre le cortège funèbre lors de ses obsèques.
Jean Morvan avait 35 ans, son nom figure sur La plaque de l’Ecole Primaire Publique Jean Le Morvan en Pleumeur-Bodou, La plaque Jean Le Morvan, centre culturel de Pleumeur -Bodou, Le stade municipal de Pleumeur-Bodou porte le nom de Jean Le Morvan.
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Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article203358, notice LE MORVAN Jean par Alain Prigent, Serge Tilly, version mise en ligne le 16 juillet 2018, dernière modification le 2 février 2022.

Par Alain Prigent, Serge Tilly

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor, 2W236. – Alain Prigent et Serge Tilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les Lieux de Mémoire, Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n° 10 (2004) et n° 11 (2005).

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