LEON Eugène, Pierre, Guillaume, Marie, alias François Marie

Par Alain Prigent, Serge Tilly

Né le 12 septembre 1920 à Carhaix (Finistère) ; exécuté le 8 juin 1944 à Lamprat en Plounévézel (Finistère) par les parachutistes de la Wehrmacht ; célibataire ; FTP.

Fils de Pierre Léon et de Lucie Dinduff.
Depuis le jour du débarquement des Alliés le 6 juin 1944 en Normandie, les militaires de l’armée d’occupation tentèrent de rejoindre le Front de Normandie, la Résistance les harcela rendant leurs déplacements difficiles voire impossibles. Le 8 juin 1944, une dizaine de jeunes résistants FTP étaient attablés dans la ferme de la famille Mevel à Lamprat en Plounévézel (Finistère) dont le mari Yves fut le maire de la commune. A 12h20, un camion chargé de parachutistes de l’armée allemande venus pour réquisitionner des charrettes afin de transporter leur matériel surgit provoquant la panique dans le groupe.
Remarquant l’attitude affolée des jeunes gens, les Allemands ordonnèrent immédiatement une fouille tout en encerclant les abords de la ferme. Eugène Léon, trouvé porteur d’une arme, tenta de fuir, mais fut abattu dans la cour de la ferme atteint par une balle explosive qui le tua sur le coup. Jean Manach et Georges Auffret parvinrent à se cacher dans la cheminée agrippés aux parois. Au bout d’un moment Georges Auffret ne put plus tenir, il rejoignit ses camarades arrêtés, Jean Manach qui ne fut pas découvert eut la vie sauve.
Avant de quitter les lieux la ferme fut pillée et incendiée. Les Allemands conduisirent avec eux les huit Résistants avec des gens du village pris en otage, soit une vingtaine de personnes. Parmi eux un homme au service des Allemands, il les aida à faire un tri parmi les personnes arrêtées.
Arrivés à Penhoat en Carhaix, beaucoup d’entre eux furent martyrisés à coups de gourdins. Les neuf Résistants FTP les mains attachées dans le dos poursuivirent leur calvaire. Les autres personnes prirent la direction de la maison d’arrêt de Carhaix où elles furent libérées le lendemain.
Les neuf FTP victimes des parachutistes allemands furent dans l’ordre d’exécution : Jean Le Dain, Georges Auffret, Marcel Goadec, Georges Le Naëlou, Louis Briand, Marcel Le Goff, Marcel Bernard et François L’Hostis. Eugène Léon fut parmi les victimes.
Eugène Léon qui avait 24 ans fut la 1ère des neuf victimes de ce groupe de parachutistes de la Wehrmacht. Son nom figure sur Les deux stèles et l’une des huit plaques des Patriotes pendus entre Carhaix (Finistère) et Saint-Caradec (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor). Une rue de Carhaix porte son nom.
Il fut reconnu comme DIR (interné résistant) et obtint la Médaille de la Résistance par décret du 26 juillet 1960, publié au Journal officiel du 20 août 1960.
Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article203552, notice LEON Eugène, Pierre, Guillaume, Marie, alias François Marie par Alain Prigent, Serge Tilly, version mise en ligne le 14 juillet 2018, dernière modification le 2 août 2022.

Par Alain Prigent, Serge Tilly

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor, 2W236. – SHD, Vincennes, GR 16 P 362843. — AVCC, SHD, Caen, 21 P 561699. — Alain Prigent et Serge Tilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944, Les Lieux de Mémoire, Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n°10 (2004) et n°11 (2005).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable