COLLIETTE Paul, Henri

Par Justinien Raymond

Né le 12 mai 1879 à Paris, mort le 26 avril 1961 à Paris ; employé de contentieux ; militant du Parti socialiste SFIO jusqu’en 1960, puis du Parti socialiste unifié (PSU), militant de la fédération socialiste SFIO de la Seine, membre de la CAP (1927-1935) ; membre du conseil d’administration du Populaire (1928, 1934, 1937) et de la commission des conflits (1932, 1933, 1934-1935), membre du groupe des reconstructeurs du Parti socialiste dans la zone occupée, membre fondateur du CAS Nord pendant l’Occupation.

Le père de Paul Colliette dut abandonner son métier, sa vue baissant, pour travailler aux chemins de fer, à la gare Montparnasse. Il mourut à trente-quatre ans, Paul restant à la charge de sa mère, sans profession. Dans ses ascendances paternelle et maternelle, on trouve des combattants de la Commune de Paris. Milieu social, traditions familiales peuvent expliquer sa vie militante précoce. Jeune, il se mêla aux groupements anarchistes, connut Élisée Reclus et Jean Grave. Mais aussi, sans faire acte d’adhésion à aucun d’eux, il soutint l’action des groupements socialistes indépendants de la Rive gauche, à Paris et appuya la première candidature Viviani. Il participa aux luttes dreyfusardes, payant de sa personne dans le service d’ordre des journées d’action ou comme garde du corps.
Parallèlement, il militait à la Chambre syndicale des Employés depuis 1905 ; il travailla pour une société privée avant la Première Guerre mondiale, pour l’Union des coopératives de la Région parisienne de 1919 à 1939 puis pour la Sécurité sociale.
Lors de la réalisation de l’unité en 1905, il adhéra à la 5e section de Paris de la SFIO. Il appartint souvent à sa commission exécutive et fut son secrétaire ou son trésorier. Après la scission de Tours, décembre 1920, il fut, aux côtés de Léon Osmin*, un des reconstructeurs de la Fédération de la Seine. Il fut le secrétaire, inamovible, de la Bataille Socialiste, organe de la tendance de ce nom qui, animée par J. Zyromski*, essaya de maintenir, le Parti socialiste dans la tradition marxiste et guesdiste et refusa toute participation des socialistes à un gouvernement bourgeois. Sa droiture le maintint toujours à la tête de la commission fédérale des conflits. Pour les élections du 11 mai 1924, P. Colliette fut le secrétaire SFIO du Comité du 3e secteur de Paris (Rive gauche). La liste Bracke subit une défaite et n’eut aucun élu.
Aux élections municipales de 1925, Paul Colliette porta, sans espoir, le drapeau socialiste dans le XVIe arr. de Paris (quartier de Chaillot) où il recueillit 435 voix sur près de 6 500 inscrits.
Membre fondateur Comité d’action socialiste de la zone Nord pendant la guerre et actif combattant de la Résistance sous l’occupation allemande, il remplit pendant quelques mois, à la Libération, les fonctions de maire du Ve arr. de Paris.
Il appartint au groupe des reconstructeurs du Parti socialiste dans la zone occupée et demeura au parti jusqu’en 1960. Il adhéra alors au Parti socialiste unifié (PSU) et y demeura jusqu’à sa mort en 1961.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20366, notice COLLIETTE Paul, Henri par Justinien Raymond, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 17 septembre 2022.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Enquête auprès de Paul Colliette. — Le Temps, 7 mai 1929. — Souvenirs de Justinien Raymond et de G. Lefranc. — Notes de Claude Pennetier et Gilles Morin.

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