COLLIN Victor, Antonin, Émile

Par Jacques Girault

Né le 26 novembre 1914 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 6 novembre 1998 à Cannes (Alpes-Maritimes) ; instituteur directeur de CET ; militant syndicaliste de la CGT ; militant communiste des Côtes-du-Nord/Côtes-d’Armor puis de Seine-et-Marne.

Fils d’un douanier maritime et d’une couturière, Victor Collin, élève de l’école primaire supérieure de Dinan (Côtes-du-Nord), entra à l’École normale d’instituteurs de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) en 1932. Jeune communiste sans qu’il y ait d’organisation, il recevait l’Avant-Garde et adhéra au Mouvement d’Amsterdam-Pleyel en 1936. Après son service militaire à Cherbourg (Manche) dans l’Infanterie de 1935 à 1937, il fut instituteur adjoint à l’école de garçons des Champs-Géraud. Il adhéra au Parti communiste et, en 1937, était secrétaire de la cellule locale et du groupe du comité Paix et Liberté. Au début de 1938, il était secrétaire technique de l’Union locale CGT de Dinan, et devint à la fin de l’année, secrétaire de la section communiste de Dinan.

Victor Collin fut un des responsables de l’accueil aux réfugiés espagnols, hébergés dans l’ancienne prison de Dinan. Une école fut organisée, soutenue par les militants. Actif lors de la grève du 30 novembre 1938, son attitude lui fut reprochée par la suite. Son domicile fut perquisitionné le 29 mars 1940. Le 5 mai suivant, il fut suspendu sans traitement, mais cette mesure fut rapportée le 4 août.

Mobilisé le 25 août 1939 dans l’infanterie à Saint-Brieuc, Collin fut fait prisonnier le 10 juin 1940 à Château-Thierry. Il fut affecté en Stalag à partir du 22 juin 1940 (Stalag VIIIC, puis VIIIA, puis XIB, près de Hanovre). En Allemagne, il participa à l’organisation de la Résistance (évasions de prisonniers, sabotages, etc.). Il fut arrêté à trois reprises par la Gestapo et libéré de la prison de Hanovre par l’arrivée des Alliés. Il rentra en France, le 7 mai 1945.

Collin reprit son métier d’instituteur et retrouva le secrétariat de la section communiste des deux cantons de Dinan. Il fut élu au comité de la fédération communiste des Côtes-du-Nord.
En octobre 1945, détaché dans l’Enseignement technique, il devint directeur du centre d’apprentissage de Montereau (Seine-et-Marne). Il demeura dans cette ville jusqu’à sa retraite comme directeur du CET (collège d’enseignement technique) de Varennes-sur-Seine (Seine-et-Marne) en 1973.

Il se maria en octobre 1948 à Montereau avec une institutrice qui cessa alors de travailler. Ils eurent trois enfants. Il avait eu un premier fils avant son mariage.

Membre du comité de la section communiste de Montereau, il militait à l’Association républicaine des anciens combattants (président de la section de Montereau en 1952, comité fédéral en 1953, comité national en 1955). Membre de la CGT, il fut délégué à la Caisse locale de la Sécurité sociale de Montereau de 1947 à 1967.

Premier adjoint de la municipalité de Varennes en 1959, Collin démissionna du Parti communiste français en 1964, « suite à des désaccords ». Il devint un militant de gauche, selon lui, « à titre personnel gardant ma liberté de jugement et d’action ».

Retraité en septembre 1973, il se retira à Fréhel (Côtes-du-Nord). Il devint secrétaire départemental adjoint de l’ARAC en 1977. Il était également membre de l’Union fédérale des anciens combattants et de la commission départementale des affaires sociales de l’Office des anciens combattants. Il démissionna de l’ensemble de ses fonctions en 1985, peu avant de se retirer définitivement à Mandelieu dans les Alpes-Maritimes où il résida jusqu’à son décès. Il fut incinéré à Cannes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20374, notice COLLIN Victor, Antonin, Émile par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 25 octobre 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat., F 1a/3655. — Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 1 M 362, 2 W 127 (Alain Prigent). —Renseignements fournis par l’intéressé et par sa famille. — DBMOF, notice par Jacques Girault.

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