Par Claude Macé
Né le 27 mars 1903 à Saint Amand-Montrond (Cher), abattu le 8 juillet 1944, mort le 9 juillet 1944 à Romilly-sur-Seine (Aube) ; conducteur d’automobile ; victime civile.
Marcel, Albert, Bernard Crétin est fils de Gaston, Louis, Antoine Crétin et de Marie, Isabelle Tenault, son épouse.
Marié à Juliette, Louise Rooms, il était domicilié à Paris, 16 rue La Bruyère dans le 9e arrondissement, et exerçait le métier de conducteur d’automobile, surtout d’ailleurs au service des Allemands dont il parlait parfaitement la langue.
Le 8 juillet 1944 au soir, Marcel Crétin, dînait, à l’invitation du patron et en compagnie de trois soldats allemands dont un sous-officier, dans le café Servais, rue Carnot à Romilly-sur-Seine. À la fin du repas, copieusement arrosé, et alors que les discussions en allemand sont très animées, Marcel Crétin dit en français au sous-officier : « L’Allemagne va perdre la guerre ». Celui-ci sortit alors son pistolet et le braque sur la poitrine de Marcel Crétin. Puis il lui dit en français : « Ferme ta gueule ! » Et il tira.
Marcel Crétin se leva, se dirigea vers la sortie du café mais s’écroula dans l’entrée. La balle avait suivi une trajectoire oblique, lui perforant un poumon, l’estomac et l’intestin en trois endroits. Le blessé perdit beaucoup de sang. Transporté à la clinique du docteur Graffin, puis à l’hôpital de Romilly, il fut opéré mais ne peut être sauvé. Il décèda le 9 juillet 1944 vers 19 h 30.
Le sous-officier allemand n’a, semble-t-il, jamais été inquiété par sa hiérarchie pour cet assassinat.
Marcel Crétin a été déclaré "Mort pour la France".
Par Claude Macé
SOURCE : AVCC de Caen – Dossier 21 P 329 423