LORETTE Maurice, Marius, Alexandre

Par Marie-Cécile Bouju, Daniel Grason

Né le 6 août 1893 à Maresché (Sarthe), mort le 9 janvier 1967 à Bagneux (Seine, Hauts-de-Seine) ; typographe ; militant communiste ; résistant.

Fils d’Alexandre Lorette, ouvrier charron, et de Eugénie Trouillet, ménagère, Maurice Lorette était typographe. Il a fait la Première Guerre mondiale, et a été décoré de la Croix de guerre et de la Croix du combattant.
Depuis 1925, il travaillait chez Cornu, Pradal et Mougel, 6 place du Louvre à Paris (1er). Il était membre du PCF (section de Bagneux) depuis 1936. Il ne cachait pas ses opinions, mais n’était pas connu comme un militant actif.
Il resta en relation avec des militants communistes notamment Henri Louis âgé d’une vingtaine d’années. Ce dernier vivait dans un pavillon au 36 rue des Olivettes à Bagneux. Le 8 juin 1941 le commissaire de police de Montrouge accompagné d’un ou deux policiers perquisitionnaient son domicile, des brochures et des tracts furent saisis.
Interrogé par le commissaire de police, il reconnaissait avoir donné des brochures éditées par le parti communiste clandestin à deux autres personnes dont sa fille Jeanne. Il précisa que celle-ci avait été inscrite aux Jeunes Filles de France Bagneux – club des abeilles. Il fit remarquer au commissaire que « pour en utiliser le drap » sa fille « avait commencé à enlever les lettres qui s’y trouvaient brodées. » Il reconnaissait également avoir donné des brochures éditées par le Parti communiste au jeune André Louis.
Envoyé au Dépôt, inculpé pour propagande en faveur de l’ex. Parti communiste, le 28 juillet 1941 la XIVe Chambre correctionnelle condamna Maurice Lorette à six mois de prison avec sursis. Ayant déclaré « désapprouver la propagande clandestine sous toutes ses formes et prit l’engagement sur l’honneur de ne se livrer dans l’avenir à aucune action révolutionnaire », le lendemain il a été relaxé, mais fut maintenu en détention à la Santé.
Maurice Lorette a été successivement incarcéré à Fresnes, à la maison centrale de Clairvaux, et interné à Châlons-sur-Marne et Compiègne. Il était le 3 septembre 1943 dans le convoi de 947 prisonniers à destination de Buchenwald.
Maurice Lorette fit partie de ceux qui dans la Brigade française d’action libératrice. La libération du camp eut lieu le 11 avril 1945 dans l’après-midi, l’armée américaine conduite par le général Patton libérait Buchenwald. Un Comité militaire clandestin international l’accueillit. Le Comité des intérêts français était composé de : Frédéric-Henri Manhès, Albert Forcinal, Marcel Paul, Robert Darsonville et Jean Lloubes représentaient les français au sein de ce comité précisa Olivier Lalieu.
Dans son ouvrage 1945 La découverte, Annette Wieviorka soulignait : « c’est avec l’arrivée du résistant communiste Marcel Paul, en mai 1944, qui devient l’interlocuteur des dirigeants allemands, que le parti communiste français s’organise véritablement à Buchenwald et qu’il rassemble d’autres courants de la Résistance dans le Comité des intérêts français. Désormais, le Comité est à présent dans l’organisation de résistance du camp et peut protéger certains détenus. »
Maurice Lorette matricule 49640 était parmi les survivants, il rentra le 9 mai 1945. il a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF).
Maurice Lorette avait épousé Germaine Rivalan le 13 septembre 1920. En 1941, il était veuf et père de deux enfants. Sa fille Jeanne travaillait à L’Humanité avant 1939. Il se remaria le 28 juin 1947 en mairie de Bagneux avec Anne Marie Brochu.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article203844, notice LORETTE Maurice, Marius, Alexandre par Marie-Cécile Bouju, Daniel Grason, version mise en ligne le 31 mai 2018, dernière modification le 3 septembre 2020.

Par Marie-Cécile Bouju, Daniel Grason

SOURCES : AN Z/4/8 dossier n° 100. – Bureau Résistance GR 16 P 376899. – Annette Wieviorka, 1945 La découverte, Éd. du Seuil, 2015. – Olivier Lalieu, La zone grise ? La résistance française à Buchenwald, préface de Jorge Semprun, Éd. Tallandier, 2005. – Pierre Durand, Les Français à Buchenwald et à Dora, Éd. Sociales, 1977. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil en ligne cote Maresché 1893 1897 5Mi 196_31-33, vue 6.

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