ROUSSEAU André, François

Par Michel Thébault

Né le 8 juin 1909 à Puteaux (Seine, aujourd’hui Hauts-de-Seine), mort en action le 16 juillet 1944 à Saint-Georges-La-Pouge (Creuse) ; cultivateur ; militant communiste ; résistant FTPF de la Creuse.

André Rousseau était le fils de François, Eugène Rousseau âgé de 33 ans à sa naissance, maçon et de Marie Mathurine Lebourg âgée de 25 ans (originaire du Morbihan), domiciliés tous deux depuis leur mariage en 1906, 69, rond-point de la Défense à Puteaux. Son père était né à Lépinas (Creuse) au village de la Terrade en 1875 et comme son propre père, il était « maçon de la Creuse », à la fois cultivateur en Creuse et travailleur migrant saisonnier sur les chantiers parisiens. André Rousseau se maria le 2 avril 1930 à Lépinas avec Marthe, Renée, Marcelle Bourdeaux. Ils eurent deux enfants. Il exerçait dans les années 30 au village de La Terrade la profession de cultivateur. Il adhéra au Parti communiste français avant la Seconde guerre mondiale. Mobilisé en septembre 1939, il participa aux combats de la campagne de France en mai – juin 1940. Démobilisé vraisemblablement à l’été 40, il revint à Lépinas. Il participa aux activités du parti communiste clandestin, dans ses actions de propagande (distribution de tracts et de journaux, L’Humanité et le Travailleur de la Creuse). Il s’engagea dans la Résistance, et participa en 1943 à la constitution d’un maquis dans le secteur de Sardent (Creuse) afin d’accueillir en particulier les réfractaires STO. Ce maquis, la 2103ème compagnie FTPF appartenant au sous-secteur B de la Creuse, prit le nom de Gabriel Brunet, un jeune de Sardent tué le 7 septembre 1943 lors de l’attaque allemande contre le maquis du bois du Thouraud. Par rapport aux FTP dits « illégaux » du maquis, André Rousseau resta jusqu’à l’été 44, un FTP « légal » (engagé dans le groupe, mais continuant à vivre au grand jour). Après avoir été engagée dans les combats pour la libération de Guéret le 7 juin 1944 avant de se replier le 9 juin sur ses bases de départ, la compagnie participa au contrôle de la route nationale Limoges –Aubusson – Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
A la mi-juillet 1944 la brigade Jesser, une formation militaire allemande, composée d’éléments de la Wehrmacht, des SS et de divers services de police, pénétra en Creuse, chargée de la répression contre les forces de la Résistance. L’une des colonnes (colonne rapide du commandant Coqui, régiment de sécurité motorisé n°1000) entra dans le département le 14 juillet en venant de Murat (Cantal) se dirigeant vers le secteur d’Aubusson. André Rousseau entra alors au maquis. Selon l’historien Marc Parrotin (Mémorial de la Résistance creusoise, op. cit.) : « Il comprit que son devoir était d’apporter son concours et son expérience d’ancien combattant de 39 – 40 aux gars du maquis ». Le 15 juillet 1944 vers 16 h 30 (selon le rapport de gendarmerie rédigé le 24 juillet 1944) un détachement allemand appartenant au groupe Coqui et composé de cinq camions précédé de motocyclistes entra à Aubusson venant de Felletin. Ce même jour des unités allemandes progressèrent le long de la route nationale 141, se dirigeant par divers itinéraires vers le secteur de Bourganeuf. Sur ordre du commandement FTP, la 2103ème compagnie FTPF tendit une embuscade sur la RN 141, au lieu-dit Charbonnier à la limite des communes de Chavanat et Saint-Georges-la-Pouge afin de retarder la progression des unités allemandes. Le lendemain 16 juillet 1944, à peu de distance, à l’entrée de Saint-Georges-la-Pouge, eut lieu une nouvelle embuscade. André Rousseau fut tué au combat en couvrant avec son fusil-mitrailleur le repli du groupe de maquisards auquel il appartenait.
Il obtint la mention mort pour la France et son nom figure sur le monument aux morts de la commune de Lépinas. Son nom figure aussi sur le monument commémoratif de Combeauvert (commune de Thauron, Creuse) au titre des morts du canton de Pontarion (Creuse) et sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret (Creuse).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article203873, notice ROUSSEAU André, François par Michel Thébault, version mise en ligne le 27 mai 2018, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Michel Thébault

SOURCES : Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — Mémorial genweb — État civil en ligne (Creuse et hauts de Seine).

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