HANSCHUH Victoria née SEIFER

Par Daniel Grason

Née en 1896 à Usticki (Hongrie), morte en mars 1943 à Sobibor (Pologne) ; victime de l’antisémitisme.

Fille de Jacob et de Faiga, née Sofer, Victoria épousa Oscar Hanschuh en 1918 ou 1919 à Budapest (Hongrie). Le couple eut deux enfants Louis et Eugène. Elle demeura avec sa famille dès 1936 au 20 rue Chapon à Paris (IIIe arr.), Victoria Hanschuh était titulaire d’une carte d’identité d’étranger valable jusqu’au 31 décembre 1944. En raison du renforcement des mesures antisémites, la famille Hanschuh emménagea au 55 rue des Petites-Écuries (Xe arr.).
Arrêtée, elle fut interrogée le 2 janvier 1943 par un commissaire de police. Celui-ci lui demanda « Depuis combien de temps faites-vous de la politique ? » Elle répondit « Je n’ai jamais fait de politique et je n’ai jamais adhéré à un parti politique quelconque. »
Imperturbable le commissaire l’interrogea sur la présence d’exemplaires ronéotypés de l’Humanité et de La Vie Ouvrière de décembre 1942 de « tendance communiste », elle rétorqua lui faisant remarquer « vous me dites être de tendance communiste, ne sachant pas lire je n’en ai pas pris connaissance. »
À l’issue de la procédure, Victoria Hanschuh a été inculpée d’infraction au décret-loi du 26 septembre 1939 modifié par la loi du 31 décembre 1941 pour « menées communistes ».
Elle fut emmenée au camp de Drancy, le 25 mars 1943 elle était en compagnie de Gitla Frenkiel et Rose Berkowicz dans le convoi n° 53 à destination du camp d’extermination de Sobibor (Pologne). Centres de mise à mort Sobibor, Treblinka et Belzec ne furent pas libérés. Les déportés femmes et hommes étaient assassinés dès l’arrivée. Dès 1943 les lieux furent démantelés par les SS, les installations détruites, les corps des victimes enterrés dans des fosses communes, puis déterrés et brûlés sur des bûchers à ciel ouvert. Quand l’armée Soviétique arriva, une forêt de jeunes pins dissimulait les lieux des crimes.
Le nom de Victoria Hanschuh a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah rue Geoffroy-l’Asnier à Paris (IVe arr.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article203911, notice HANSCHUH Victoria née SEIFER par Daniel Grason, version mise en ligne le 28 mai 2018, dernière modification le 28 mai 2018.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 77 W 498-194048, PCF carton 13 rapport hebdomadaire des Renseignements généraux du 11 janvier 1943. – Dominique Rémy, Les lois de Vichy, Éd. Romillat, 1992. – Site internet CDJC, documentation du Mémorial de la Shoah. – Sila Cehrelli, Témoignage du Khurbn. La résistance juive dans les centres de mise à mort Chelmo, Belzec, Sobibor, Treblinka, Éd. Kimé, 2013.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable