DIGNIEL Hippolyte, Eugène

Par Michel Thébault

Né le 11 octobre 1910 à Maizières-lès-Vic (Moselle), massacré le 17 juillet 1944 à Persac (Vienne) ; ouvrier agricole ; victime civile.

Hippolyte Digniel était le fils d’Hippolyte Digniel et de Marie Winkel. Sa commune natale, Maizières-lès-Vic, fit partie des communes de Moselle, évacuées en septembre 1939 ou en mai 1940 selon un plan prévu à l’avance. La famille Digniel vint se réfugier à Persac (Vienne). A l’automne 1940, la plus grande partie de la population déplacée regagna la Lorraine, par choix mais aussi parce que le rapatriement des réfugiés mosellans revêtait pour l’occupant allemand une grande importance idéologique et économique. Les premiers convois quittèrent par voie ferrée les lieux de repli et d’accueil à partir de la fin août 1940. Les trains de réfugiés devaient obligatoirement, subir le contrôle des autorités allemandes qui opérèrent un tri. De nombreux Mosellans ne purent rentrer dans leur ville et durent regagner les anciens lieux d’accueil en Vienne et en Charente. Par choix ou par contrainte, Hippolyte Digniel, célibataire, passa ainsi la guerre avec ses parents à Breux, commune de Persac, où ils trouvèrent à s’employer dans l’agriculture.

Après le 6 juin 1944, les maquis de la Vienne connurent une croissance rapide. Les autorités allemandes lancèrent au mois de juillet et au début du mois d’août, de nombreuses opérations de ratissage dans le but d’anéantir ces maquis. Le 17 juillet 1944, une colonne allemande (SS de la section rapide n° 608 rattachée au 80e corps d’armée de la Wehrmacht) renforcée par des miliciens, partit de Poitiers à l’aube pour se diriger vers les communes de Moussac et l’Isle-Jourdain afin d’arrêter sur dénonciation, des résistants à la ferme de la Reue (commune de Moussac) et à la gendarmerie de l’Isle-Jourdain. Sur leur route et pour des raisons qui restent à préciser, Hippolyte Digniel fut abattu par l’unité allemande et achevé sur place d’un tir de pistolet en pleine tête. Son acte de décès indique qu’Hippolyte Digniel : « le 17 juillet 1944, vers 6 heures 30 du matin, est décédé sur la route de Moulismes, au lieu-dit la Fontaine de la Chaise, des suites de blessures provenant de balles de mitrailleuses et de revolver, tirées par une colonne allemande de passage en ce lieu, et alors qu’il se rendait à son travail à Fleigné en cette commune ». Le même jour, 17 juillet, 25 kilomètres au sud-ouest de Persac, à Joussé, cette colonne motorisée, à son retour de l’Isle-Jourdain, après un court engagement avec des maquisards, incendia 22 maisons du village et prit une centaine de personnes en otage, ne les libérant que quelques jours plus tard.

Son nom est inscrit sur les monuments aux morts de Persac et de Maizières-lès-Vic.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article204065, notice DIGNIEL Hippolyte, Eugène par Michel Thébault, version mise en ligne le 2 juin 2018, dernière modification le 20 février 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : ONAC Direction de la Vienne La Vienne pendant la seconde guerre mondiale, Monuments et stèles — Gérard Roy A propos de l’implication des gendarmes de l’Isle-Jourdain dans la Résistance, Groupe de recherches historiques et archéologiques de l’Isle-Jourdain, bulletin n° 16, année 2006 — Renseignements Jean Claude Corneille — Mémorial genweb — État civil.

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