COLOMBANI Paul

Après avoir été requis STO en Allemagne, Paul Colombani entra à l’Arsenal de Toulon en 1945 et adhéra immédiatement à la CFTC. Délégué d’atelier en 1947, il suivit sa première formation à Bierville en 1952 et devint membre du bureau du syndicat de l’Arsenal en 1958.
Avant d’être permanent, Paul Colombani était contrôleur financier et secrétaire adjoint du syndicat CFTC des ouvriers civils de la marine de Toulon. Permanent du syndicat CFTC à partir de 1962, puis du syndicat CFDT du port de Toulon, il y restera jusqu’en 1980. D’abord comme secrétaire en tandem avec Gérard Aufray*, puis comme secrétaire général de 1971 à 1974, enfin comme trésorier.
Il exerça aussi des responsabilités à la Fédération CFTC puis CFDT de la Marine et, au niveau interprofessionnel, fut membre du bureau de l’UD-CFDT du Var de 1960 à 1978.
Entre 1963 et 1965, il fut souvent le porte-parole du syndicat dans les grandes manifestations et journées de grèves. À l’époque, des menaces sérieuses pesaient sur l’avenir des arsenaux. Avec la mise en place de la Délégation Matérielle à l’ Armement, des établissements de l’armée de terre furent restructurés (Le Havre, Limoges...), d’autres comme Châtellerault fermés.
Les menaces de licenciements concernant les ouvriers en Régie, touchaient aussi les arsenaux de la Marine. Lors de la grève du 16 septembre 1964 (65,8 % de grévistes) Colombani intervient au meeting pour dénoncer « les gens sans scrupules dont l’intérêt étouffe en eux le sens de la justice, du bien commun, du respect du droit dû aux travailleurs, le sens et le respect d’une véritable démocratie ».
Il souligna le lien avec les salariés de Forges et Chantiers de La Seyne, en lutte eux aussi pour préserver l’emploi.
Favorable à l’évolution de l’organisation, il participa avec Schaefer, qui représentait la minorité, au congres confédéral extraordinaire des 6 et 7 novembre 1964.
Il fut avec Aufray le principal leader du syndicat lors des évènements de Mai 68.
Il intervint dans les grandes manifestations. Lors du meeting du 20 mai, il souligna l’importance de la manifestation dans Toulon, il le fait au nom de tous les syndicats.
Le 28 mai, il reçut chez lui par courrier remis par un gendarme, une mise en garde du major général du port de Toulon pour la tenue d’une réunion du comité de grève au restaurant d’entreprise « La Ruche » pendant les heures de travail. Malgré l’injonction du major général, la réunion se tiendra quand même.
Il intervint aussi lors du meeting CGT-CFDT-FO du 30 mai à Toulon devant 15 000 manifestants.
Le 4 juin lors de la reprise du travail, il intervint au nom de la CFDT (la veille il avait été reçu en délégation avec Aufray et des représentants des autres syndicats par le préfet maritime.) II signa, toujours avec Aufray, le cahier revendicatif au nom de la CFDT.
Militant de l’Action catholique ouvrière, habitant longtemps en HLM jusqu’en 2001, il soutint sa femme Odette dans son combat au sein de la Confédération Syndicale des Familles pour l’amélioration du logement social.
Ces dernières années, Paul Colombani militait encore au sein de la section syndicale des retraités CFDT.