BIENVENU Joseph-Marie

Joseph-Marie Bienvenu était le fils de Joseph Bienvenu et de Marie Yvonne Fléjeo, cultivateurs au Ménez en Ploemeur (Morbighan), décédés. Il vait épousé Jeanne Montagner et le couple tenait un commerce aux Quatre-Chemins en Larmor-Plage (Morbihan).

Fait prisonnier en mai-juin 1940 et détenu dans un stalag en Allemagne, Joseph Bienvenu fut rapatrié pour raisons sanitaires en janvier 1944. Il retrouva son domicile fortement endommagé par les bombardements alliés de 1943 sur la région lorientaise.
Le 19 mai 1944, lors d’une perquisition aux Quatre-Chemins, un fusil fut trouvé chez les Bienvenu et le lieutenant Karl Troschke qui menait cette opération gifla Joseph Bienvenu et menaça de le tuer. Tard dans la soirée du 15 juillet 1944, Troschke revint avec une vingtaine de soldats au domicile des Bienvenu qu’il soupçonnait d’écouter la radio de Londres. Lors de la fouille de la maison, un poste de TSF fut découvert dans le grenier caché sous des sacs. Troschke abattit immédiatement Joseph Bienvenu d’une balle tirée à bout portant dans la nuque. Jeanne Bienvenu, restée à l’étage inférieur, vit toute la scène à travers le plafond à moitié effondré depuis les bombardements. Elle fut arrêtée et emprisonnée pendant trois semaines. La maison et le magasin furent pillés. Quant au corps de Joseph Bienvenu, il fut transporté de nuit et enterré dans une fosse à Kernevel en Larmor-Plage.
L’acte de décès numéro 4 dressé en mairie de Larmor-Plage le 20 juillet 1944 sur la déclaration écrite du Festungskommandant, Standortkommandantur de Lorient (commandant de la place de la Kommandantur militaire de Lorient), le dit « décédé accidentellement en son domicile » le 15 juillet 1944 à vingt-trois heures.
Le 18 mai 1945 le lieutenant Troschke fut reconnu par deux résistants de Ploemeur parmi les prisonniers allemands détenus sur la base de Lann-Bihoué, puis par Jeanne Bienvenu. Il indiqua le lieu où se trouvait le corps de Joseph Bienvenu qui fut exhumé le 22 mai 1945.
Il fut condamné à mort le 4 septembre 1945 par le tribunal militaire de Rennes pour avoir exécuté sans jugement un civil désarmé. Le procès ayant été cassé pour vice de forme, il fut rejugé et à nouveau condamné à mort le 17 octobre 1945. Il a été fusillé le 30 mars 1946 sur le stand de tir de Coëtlogon à Rennes.

Joseph Bienvenu a obtenu la mention « Mort pour la France ».

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Larmor-Plage.