BRUN Edmond

Par Claude Pennetier

Né le 3 octobre 1916 ; employé d’hôtel ; syndicaliste CGT et militant communiste de Roquebrune-Cap-Martin et à Nice (Alpes-Maritimes) ; résistant interné à Eysses et déporté à Dachau.

Militant du syndicat CGT des HCR (hôtels, commerces, restaurants), Edmond Brun participa aux manifestation de février 1934 place Saint-François à Nice. Il adhéra au Parti communiste en 1936 et, avec son ami Julien Bérenger, fut très investi dans la campagne électorale législative. Son service militaire de 1937 fut l’occasion de connaître les militants communistes Raoul Gastaud de Nice et Paul Decugis de Villefranche-sur-Mer.
Mobilisé en septembre 1939 puis démobilisé le 29 juillet 1940, il participa à la reconstitution du Parti communiste à Cannes (Alpes-Maritimes) avec Gastaud, mais perdit le contact après l’arrestation de celui-ci. Il partit en Isère où il aurait milité avec la Main d’œuvre immigrée (MOI). Il revint à Nice au milieu de l’année 1941. Par l’intermédiaire d’Henriette Dubois, il fut en relation avec Marc Ricci et participa à des distributions de tracts. En 1942, il travailla à Nice aux Chasseurs Express avec Raoul Gastaud qui venait d’être libéré du camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn). Il fut en contact avec Francis Reboa, un cadre du Front national et des FTP qui lui fit organiser un groupe de jeunes FTP qui eut pour projet de placer une bombe dans la boutique de L’Émancipation nationale, boulevard Gambetta. Il organisa des prises de parole dans les hôtels. Employé au restaurant La Reine Pédauque, il vint aux Chasseurs Express rencontrer Jacques Dubois (le frère d’Henriette Dubois) et chercher une ronéo, mais la police arriva dans les lieux suite à l’attentat de la Victoire (affaire Blagino) Il put lui échapper. Son nom fut trouvé sur les listes saisies chez Francis Reboa, le 30 avril 1943. Il fut arrêté le 27 mai sans pièces d’identité ; il se dit réfractaire au STO (Service du travail obligatoire). Dans un rapport du 8 juin 1943, la police relevait qu’il était un ami de Gastaud et des auteurs de l’attentat contre le siège du PPF. Elle n’avait rien de précis sur son implication dans l’action clandestine, mais il avait admis avoir été sollicité par un certain Roger pour s’engager dans les partisans afin d’appuyer un débarquement allié et avoir reçu de Roger un certificat de travail ; de plus, il portait une note faisant allusion à deux machines à écrire et à trois « joujoux » avec des boites, qui, pour la police, étaient vraisemblablement des engins explosifs ou des armes. Emprisonné à Nice, il fut condamné à trois ans de prison le 18 novembre 1943 par la section spéciale de la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Il fut envoyé à la centrale d’Eysses (Lot-et-Garonne) où iI prit part à la révolte. Interné à Compiègne (Oise), il fut déporté le 8 juin 1944 pour Dachau et le kommando de travail de Lansberg. À la libération, évacué sur Allach, il fut ramené sur Constance par un train sanitaire suisse . Il revint à Paris le 30 mai 1945 puis à Nice le 1er juin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article204328, notice BRUN Edmond par Claude Pennetier, version mise en ligne le 14 juin 2018, dernière modification le 23 janvier 2021.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. dép. Bouches-du-Rhône 8 W 51. — Henriette Dubois, "Nelly". En résumé... nous devons témoigner. Une vie militante... toujours en prise avec les événements, dactylographié, 78 p. + annexes, déposé à la bibliothèque du Musée de la Résistance des Alpes-Maritimes.— notes Jean-Marie Guillon.

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