COMBEAU André

Par Hervé Dupuy, Claude Pennetier

Né le 11 février 1911 à Châlus (Haute-Vienne), mort le 18 septembre 1972 à Avignon (Vaucluse) ; cheminot ; syndicaliste CGT ; militant et responsable communiste ; résistant (homologué FFI), responsable aux cadres pour la Zone Sud FTPF sous les pseudos de « Placide » et « Cahors ». Autres pseudos dans l’illégalité « Albert »,« Maximilien ».

André Combeau était le fils de Saint Jean Combeau, charpentier, ouvrier cheminot, alors âgé de 27 ans, et de son épouse Marie Chazelas, ménagère, âgée de 22 ans.
Il adhéra au PCF le 1er juin1935, à la CGT, au Secours Populaire et aux Amis de l’Union soviétique en 1936. Il sortit 1er de l’école interrégionale de Béziers en juillet 1939.
Avant 1939, il était installé dans la région de Béziers où il occupa successivement diverses responsabilités : secrétaire d’une cellule de cheminots, membre du bureau de section et du comité régional, responsable du travail du Parti chez les cheminots.
Puis il fut responsable du CDLP (Centre de diffusion du livre et de la presse) et de la commission de presse du Travailleur du Languedoc. Il fut aussi secrétaire adjoint du syndicat des cheminots.
De 1939 jusqu’à août 1940, en tant que cheminot, il ne fut pas mobilisé.
Pendant l’Occupation, il fut chargé de l’organisation politique et technique dans le secteur de Béziers de 1941 à 1942 sous le pseudo d’« Albert ». Par mesure disciplinaire en raison de son activité militante et syndicale, la SNCF le muta à Montluçon. Cette mutation-sanction n’empêcha pas la reprise de son activité militante puisqu’il devint responsable du travail illégal puis responsable de l’organisation politique dans l’Allier jusqu’en décembre 1942, date à laquelle il passa dans la clandestinité.
Après avoir été courrier inter A (Auvergne) de février à mars 1943 sous le pseudo de « Maximilien », il fut nommé polo régional dans le Puy-de-Dôme (sous le même pseudo) d’avril à mai 43 par l’instructeur Victor Joannes (« Emile »).
En mai, il devint cadre de l’inter I en utilisant le pseudo de « Placide » jusqu’en décembre 1943. Il travailla avec Lamberti (« Panisse ») le cadre régional et avec l’instructeur « Raoul ».
En janvier 1944 et jusqu’en mai, il fut désigné à un poste très important : responsable aux cadres de la Zone Sud FTPF. Il conserva le pseudo « Placide » tout en utilisant un autre pseudo « Cahors » pour d’autres liaisons.

Après la chute du Comité Militaire de la Zone Sud (CMZ) en mai 1944, il fut chargé de la première enquête sur cette affaire en tant que responsable aux cadres. Guy Serbat évoque les passages fréquents de « Placide » à Chamelet dans la vallée de l’Azergues, entre Villefranche-sur-Saône et Roanne pour interroger les rescapés de la chute du CMZ rassemblés dans ce lieu en juin 1944. Serbat en dresse un portrait peu flatteur (« Le gros Placide » promenait sur le petit pré sa silhouette flasque...[A l’heure du train pour Lyon] l’un de nous -un vaillant- l’installait alors sur un roide porte-bagage d’un vélo...). Combeau lui apportera fin juillet son affectation pour l’interrégion de Marseille. Puis il transmit le dossier d’enquête sur la chute à son successeur, Lamberti (« Panisse ») le 22/08/44 qui le transmit à son tour à « Phil » (René Roussel, responsable national cadre).
Combeau déclare dans sa bio avoir dirigé une compagnie du maquis de la vallée de l’Azergues. Puis il aurait été capitaine au 1er Régiment du Rhône.

A l’issue d’une seconde enquête sur la chute du CMZ en mai 1944 et sur la série d’arrestations qui en découla, il fut sévèrement jugé par la commission de contrôle des Cadres du Parti qui, lui reprochant une attitude indigne, recommanda son exclusion des rangs du Parti.
Le 20 juin 1945, André Combeau fit son autocritique :
« Je me trouvais devant les faits suivants : j’avais mal fait mon travail en 1944, j’avais bu, j’avais un rapport déshonorant du cadre « Ponsard » (peut-être Ange Colombi) sur mon compte, j’étais déconsidéré aux yeux des responsables qui m’avaient fait confiance. A vrai dire, je me suis fait honte, je n’ai plus milité parce que mon attitude avait manqué de la dignité nécessaire à un militant. Il n’y a absolument aucun autre motif à mon arrêt de travail. »
Payait-il aussi certaines dissensions entre les cadres politiques et les « militaires » au sein la Zone Sud ? Dans un rapport du 10 juillet 1944, Combeau écrivait qu’« il a senti du tirage entre la direction FTPF CMZ et l’appareil politique ou sa direction ceci quant à la ligne politique générale », évoquant un problème de génération entre les jeunes FTPF et les « anciens » de l’appareil politique. A la mi-juillet encore, Combeau aurait précisé cette analyse en confiant à « Pascal » que « la direction profite de ce coup dur pour remanier l’appareil « sportif » et le tenir mieux sous sa dépendance ».
Après-guerre, il devint ouvrier du matériel traction à la SNCF, domicilié 112, chemin Saint-Just à Lyon-Vaise après-guerre puis cheminot aux ateliers de Noisy-le-Sec (Seine, Seine-Saint-Denis), révoqué après les grèves de novembre-décembre 1947. Il était alors marié et père de trois enfants.
Il mourut le 18 septembre 1972 à Avignon (Vaucluse).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20446, notice COMBEAU André par Hervé Dupuy, Claude Pennetier , version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 2 mai 2023.

Par Hervé Dupuy, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Fédération CGT des Cheminots. — Notes de Jean-Pierre Bonnet. — Archives Jean-Pierre Ravery, rapport interne de la Commission centrale de contrôle politique, daté du 22 février 1946. — Questionnaire biographique d’André Combeau, archives départementales de la Seine-Saint-Denis. — Dossier André Combeau, GR 16 P 139076, SHD Vincennes, non consulté. — Serbat Guy, Le PCF et la lutte armée 1943-1944, l’Harmattan,2001.

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