COMITI Eugène

Par Jacques Girault

Né le 9 février 1886 à Serra-di-Scopamene (Corse), mort le 23 janvier 1972 à Ajaccio (Corse) ; professeur ; militant socialiste SFIO ; déporté en Italie ; maire de Sorbollano (Corse) de 1945 à 1971.

Fils d’un instituteur mort au front pendant la Première Guerre mondiale, Eugène Comiti s’engagea dans l’infanterie pour trois ans en 1905 et fut démobilisé en 1908 comme sergent fourrier. Mobilisé en 1914, versé dans les services auxiliaires, adjudant, il fut affecté dans les services de la sûreté intérieure en Haute-Savoie puis dans le Rhône pendant la durée de la guerre. Il se maria religieusement en juillet 1912 à Tirman (Algérie). Ils firent donner les sacrements d’initiation catholiques à leurs trois enfants.

Eugène Comiti devint instituteur puis professeur d’italien à l’École normale d’instituteurs d’Ajaccio (Corse). Il fut élu conseiller municipal de Sorbollano en mai 1935. Il le demeura mais ne faisait pas partie de la délégation municipale mise en place lors de l’insurrection de septembre 1943. En effet, socialiste SFIO, il adhéra au Front national. Arrêté par les Italiens le 17 mai 1943, interné au camp de Prunelli-di-Fiumorbo puis en Calabre à partir du 20 juin, il fut libéré par les Alliés, et revint en Corse à la fin d’octobre 1943.

Secrétaire de la section socialiste SFIO d’Ajaccio en 1944, Comiti fit partie de la délégation municipale et signa, au nom du président, plusieurs avis dans la presse. Il fut notamment chargé de l’organisation de la retraite aux flambeaux pour les fêtes des 13-14 juillet 1944.

En mars 1945, professeur de latin et d’Italien au lycée Fesch d’Ajaccio, il était le secrétaire du Syndicat de l’enseignement secondaire et de la Fédération générale de l’enseignement en Corse.
Eugène Comiti devint maire de Sorbollano en mai 1945. Il fit embaucher des prisonniers allemands par les familles de son village pour réaliser divers travaux, notamment l’adduction d’eau. Toujours militant socialiste, il écrivait dans La Quatrième République, quotidien publié à Ajaccio une rubrique régulière sous le titre « Dans les geôles italiennes ».

Retraité de l’enseignement, Comiti était au milieu des années 1950, membre de la Chambre d’Agriculture et du comité départemental agricole. En tant que secrétaire général de l’association des maires de Corse depuis mai 1954, il saisit le directeur de l’Assistance technique et le président de l’ONU en mars 1955 pour qu’ils envoient une mission chargée d’examiner les "possibilités de développement économique" de la Corse dans le cadre de la prochaine mission envisagée en France. Il suggérait le creusement de puits, de canaux, l’installation d’activités (chaux, ciment, briques, tuiles, raffineries d’huile, fromagerie), la prospection pour trouver de l’amiante et la création d’auberges.

Lors des élections législatives de novembre 1958, Eugène Comiti appela dans la presse les électeurs à voter pour François Giacobbi, qui soutenait Guy Mollet, « l’homme de confiance du général de Gaulle », la venue de ce dernier ayant évité la guerre civile. Son texte se terminait par « Vive la République ! Vive De Gaulle ! Vive la France ! Vive la Corse ! ». En 1959, il saisit le ministre de l’Éducation nationale de « l’angoissant problème scolaire » et de la nécessité de créer un cours complémentaire pour éviter le départ des jeunes vers les établissements d’enseignement secondaire des villes. Par la suite, selon la préfecture, à la suite de divergences avec la fédération socialiste, il la quitta et fut candidat aux élections municipales de 1965 avec l’étiquette « Union pour la nouvelle République ».

Il mourut en 1972 ; ses obsèques furent religieuses.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20470, notice COMITI Eugène par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 7 novembre 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Presse locale. — Renseignements fournis par la famille de l’intéressé, par J.-B. Marcellesi et A. Stromboni.

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