Par Jacques Girault
Né le 14 mars 1902 à Serra-di-Scopamène (Corse), mort le 10 février 1970 à Verrières-le-Buisson (Essonne) ; instituteur ; militant communiste, secrétaire de la fédération communiste des Alpes-Maritimes (1945-1964) ; conseiller de l’Union française (1947-1955).
Fils d’un propriétaire éleveur, catholique et se situant politiquement dans la gauche libérale, Jean-Paul Comiti, élève du cours complémentaire de Levie (Corse du Sud), entra à l’École normale d’instituteurs d’Ajaccio et en sortit en 1921. Il exerça comme instituteur en Afrique (Congo, Pointe Noire), puis, revenu en métropole, fut instituteur à Nice (Alpes-Maritimes). Pratiquant avec succès les méthodes nouvelles de Célestin Freinet, très bien noté selon l’inspecteur d’Académie, il adhéra au Parti communiste en 1936 et fut candidat communiste au conseil général en octobre 1937. Secrétaire particulier du député Virgile Barel, il fut le fondateur de l’Aile populaire niçoise pour la pratique de l’aviation à voile et à moteur. Il avait adapté en langue corse « L’Internationale » et « U Front populare corsu » fut chantée par le groupe de Corses participant à la manifestation parisienne, le 14 juillet 1936. Syndicaliste, gréviste le 30 novembre 1938, après sa démobilisation, en poste à l’école Saint-François-de-Paule à Nice, il fut révoqué par arrêté préfectoral du 14 septembre 1940.
Comiti fut arrêté et interné au centre de séjour surveillé de Saint-Sulpice-la-Pointe. Travaillant à la réfection des berges de la Durance, il s’évada et rejoignit la Résistance dans la région toulonnaise. Arrêté de nouveau, remis par la police française aux Allemands à Toulouse, il fut déporté, le 6 août 1944, à Buchenwald où il fit partie de la Brigade française d’action libératrice. . En avril 1945, il participa avec des prisonniers à la marche forcée jusqu’au camp de Flossenburg.
Revenu en France sur un brancard, Comiti séjourna chez son frère, maire de Sospel (Alpes-Maritimes), puis reprit son métier d’instituteur pour peu de temps puisqu’il fut désigné comme conseiller de l’Union française le 20 novembre 1947 par le groupe communiste du Conseil de la République. Nommé secrétaire de l’Assemblée de l’Union française le 8 janvier 1952, confirmé par le groupe communiste de l’Assemblée nationale, il démissionna le 15 janvier 1955.
Comiti devint le premier secrétaire en 1953 et le demeura jusqu’en 1964. Indiqué comme instituteur retraité à partir de 1957, il était « permanent à temps plein » à partir de 1961 sur les listes des membres du comité fédéral. Dans son rapport sur la réunion du comité fédéral en décembre 1961, le représentant du comité central indiquait que dans la discussion sur l’URSS et la déstalinisation, Comiti avait affirmé : « Nous devons être reconnaissants au PCUS de ses efforts pour extirper le culte de la personnalité et mettre en garde les autres partis. » Toutefois, malgré son mauvais état de santé, il n’envisageait pas de quitter sa responsabilité, estimant qu’il fallait du temps pour former un successeur. Georges Lazzarino, qui suivait la fédération, estimait alors : « il faut convaincre Comiti d’un remplacement plus rapide surtout si son état de santé imposait une nouvelle absence. » Cette question fut évoquée lors de la conférence fédérale des 16-17 juin 1962 qui proposa de le « dégager [...] de sa responsabilité de premier secrétaire en raison de son état de santé et de son âge ». Mais il fut finalement décidé de le maintenir, sous réserve de l’accord du secrétariat du parti.
En 1953, Jean-Paul Comiti fut élu conseiller municipal de Nice et le resta jusqu’en 1965. En 1958, il avait été candidat communiste pour le conseil général dans le canton de Sospel.
Jean-Paul Comiti s’installa par la suite à Verrières-le-Buisson où habitaient les parents de sa femme, le docteur Claudine Calvet, qu’il avait épousée à Nice en décembre 1960. Secrétaire de la cellule locale du PCF en 1965, il fut, en 1967, candidat aux élections cantonales pour le canton de Bièvres (Essonne). Il fut le secrétaire de la section de l’Essonne de la Fédération nationale des déportés et résistants patriotes.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. Nat., F7 15477 dossier 151. — Arch. Dép. Alpes-Maritimes, non classé. — RGASPI, 495 270 3822, Nice le 20 mars 1937 (consulté par Claude Pennetier), 517, 1, 1890. —Arch. comité national du PCF. — Renseignements fournis par la fédération des Alpes-Maritimes du PCF et par C. Henrisey.