STOLZ, ou SCHUTZ

Par Joël Drogland

Né à une date et un lieu inconnus, massacré le 23 juin 1944 à Chailley (Yonne).

Plaque de Chailley
Plaque de Chailley

Victime de la répression conduite par l’armée allemande contre le village de Chailley (Yonne), le 23 juin 1944, cet homme nous demeure inconnu. Même son nom reste sujet de doute puisqu’il est orthographié tantôt Stolz, tantôt Schutz, sans prénom.
À partir du 8 juin 1944, la Wehrmacht, engagée à fond dans la bataille de Normandie, déclencha contre les maquis, en particulier ceux de la forêt d’Othe qui pouvaient gêner ses lignes de communication avec la Normandie, une série d’attaques avec de gros effectifs et un armement important. Le 20 juin, de puissantes forces furent engagées contre le maquis BOA de Saint-Mards-en-Othe (Aube), premier acte du ratissage programmé de toute la forêt d’Othe. Le combat fut violent, 27 maquisards furent tués ; plusieurs habitants du hameau de la Rue Chèvre (Sormery) furent massacrés.

« Verneuil », chef militaire de Libération-Nord dans l’Yonne et fondateur de plusieurs maquis, décida immédiatement d’évacuer le petit maquis Horteur, qu’il venait juste d’implanter à proximité du village. Il n’en eut pas le temps. Le 23 juin, le village de Chailley fut investi par les forces allemandes qui attaquèrent simultanément le maquis, dont elles surestimaient les forces. Le but de cette opération conjointe, attaque du maquis et opération de police dans le village, était d’anéantir le maquis, de capturer les maquisards rescapés de Saint-Mards-en-Othe qui se cachaient dans la région, et de terroriser une population considérée comme largement acquise à la Résistance locale.

Tous les hommes du village furent rassemblés sur la place. Ils y demeurèrent jusqu’au soir sous un soleil accablant. Vers 13 h 30, des camions de la Wehrmacht montèrent vers le maquis par la route de Chailley. Le maquis n’eut d’autre choix que de décrocher au plus vite. Les engagements furent violents. Blessé, le lieutenant Cormeau fut traîné jusqu’au village où il fut achevé. Deux autres maquisards furent tués. « Verneuil », ses adjoints et les autres maquisards parvinrent à se replier. Le camp fut investi le soir ; tout ce qui en restait fut brûlé. Au village, 29 otages furent rassemblés. C’est au cours de ces opérations que celui qui est qualifié de « jeune » Schutz sur la plaque commémorative du village fut exécuté.
Son nom (Schutz) figure sur une plaque commémorative fixée sur le mur d’une maison située rue du Faubourg, à l’entrée du village de Chailley par la route venant d’Arces. Il figure aussi (Stolz) sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article204725, notice STOLZ, ou SCHUTZ par Joël Drogland, version mise en ligne le 27 juin 2018, dernière modification le 27 juin 2018.

Par Joël Drogland

Plaque de Chailley
Plaque de Chailley

SOURCES : Jean Chapelle, Contribution à l’histoire de la Libération de l’Yonne : la Demi-Brigade Verneuil, document communiqué au Comité d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale, 1973.— Lucien Giraud, Journal du maquis Horteur, manuscrit inédit. — Exposition La mémoire de la Résistance dans l’Yonne, Musée de la Résistance en ligne. — Mémorial GenWeb.

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