RAGANNE Eugène [François, Jean-Baptiste, Eugène]

Fils d’un chauffeur, Eugène Raganne, blond aux yeux bleus d’1m65, breveté ajusteur mécanicien, travaillait au Petit-Quevilly (seine-Inférieure, Seine-Maritime) lorsqu’i fut appelé au service militaire qu’il effectua dans l’artillerie du 16 novembre 1904 et le 15 août 1907. Mobilisé en août 1914, brigadier, il fut affecté spécial à l’usine Clément Bayard de Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine) le 16 avril 1916.

Rendu à la vie civile le 25 mars 1919, il était de retour au Petit-Quevilly où il retrouva son emploi d’avant guerre et participa aux grandes grèves des métallos de l’agglomération rouennaise en mai-juin 1919 après avoir adhéré au syndicat CGT des Métaux de Rouen. Même si les grévistes avaient obtenu une augmentation des salaires journaliers de 1,75 à 3 frs, l’alignement sur les salaires des métallurgistes du Havre avait été refusé. Les mécontentements se focalisaient aussi sur la Fédération qui n’avait pas apporté les aides promises. Proche de Fernand Hutt, il fut l’un des douze métallos à rejoindre le CSR de Rouen. Au lendemain du du congrès confédéral de Lyon (septembre 1919), les minoritaires de la CGT prônant l’adhésion à la IIIe Internationale, organisèrent les Comités syndicalistes révolutionnaires dont l’objectif était de conquérir les directions des Fédérations, Unions et syndicats.

Ce furent cinq anciens du CSR de Rouen qui furent à l’origine de la prise de contrôle du syndicat CGT des Métaux de Rouen le 27 février 1921 après avoir renversé le bureau majoritaire conduit par Léon Gilles. Eugène Raganne fut élu secrétaire, assisté de Fernand Caron (secrétaires adjoints), Paul Héron (trésorier) et Fernand Hutt (trésorier adjoint).

Le même scénario se déroula à Dieppe le 3 juillet 1921, lors du 7ème congrès de l’Union départementale de Seine-Inférieure, le bureau minoritaire élu à cette occasion comprenait Maurice Gautier (secrétaire), Victor Engler et Émile Pairaudeau (secrétaires adjoints), Robert Payen (trésorier), Eugène Raganne (trésorier adjoint) et Eugène Feyssaguet (archiviste).

En janvier 1922, la majorité des adhérents du syndicat des Métaux de Rouen votèrent l’adhésion à la CGTU et Raganne fut reconduit à la tête de l’organisation qui comptait une centaine de membres. Réélu trésorier adjoint de l’Union départementale unitaire (CGTU) au congrès de Rouen le 8 juillet 1923, puis le 30 mars 1924, il renonça à la vie militante en 1925, fatigué par les divisions internes et l’hémorragie des militants. Le 13 décembre 1925, Raymond Wentzo lui succéda au secrétariat du syndicat unitaire des Métaux de Rouen, mais il resta fidèle au Parti communiste.

Eugène Raganne s’était marié le 19 mars 1908 au Petit-Quevilly (Seine-inférieure, Seine-Maritime) avec Désirée Barberie et en 1928 il y habitait 51 rue Thiers. Le Prolétaire Normand du 13 avril 1928 annonça son décès suite à un accident.