VANDERMEULEN Hubert.

Par Freddy Joris

Ensival (aujourd’hui commune de Verviers, pr. Liège, arr. Verviers), 2 octobre 1902 – Verviers, 28 juillet 1990. Instituteur, militant socialiste, dirigeant du Syndicat verviétois des enseignants socialistes, échevin de l’Instruction publique de Verviers, sénateur provincial de Liège puis sénateur de l’arrondissement de Verviers.

Fils de Jean-Guillaume Vandermeulen (1873-1947) et de Catherine Flandre (1866-1921), Hubert Vandermeulen naît dans une famille ouvrière. Il a un frères, Théodore (1906-1992). Son père, comme son grand-père, est tisserand mais il réussit à quitter l’usine pour faire carrière comme magasinier puis employé aux Pharmacies populaires. Sa mère, ouvrière textile à l’origine elle aussi, tient ensuite une petite épicerie. La famille s’installe assez vite à Hodimont, une petite commune limitrophe de Verviers, qui sera absorbée par celle-ci dès 1930.

Sur le conseil du sénateur socialiste, Louis Pirard, consulté par son père, Hubert Vandermeulen entame des études d’instituteur à l’École normale de Verviers. Diplômé en 1921, il est nommé à l’École communale d’Ensival où il y enseignera, de septembre 1921 à mars 1948. Son père étant membre du comité de la Mutualité des tisserands et son oncle Jacques, militant au sein du Parti ouvrier belge (POB), qui sera conseiller communal à Hodimont puis à Verviers, il s’affilie lui aussi au parti ouvrier et s’engage simultanément dans l’action syndicale. En 1922, il devient secrétaire-adjoint de la section verviétoise du Syndicat des enseignants socialistes dont il sera le secrétaire de 1926 à 1946. Entretemps, en 1923, il effectue son service militaire au 3ème Corps médical.

Hubert Vandermeulen s’investit également dans l’éducation populaire, en commençant à donner dès 1925 des conférences au Cercle local d’éducation populaire. La défense des écoles communales l’amène être membre du comité du Denier des Écoles communales d’Ensival de 1922 à 1926 et à participer à la création de la Fédération des Deniers des Écoles communales de l’arrondissement de Verviers dont il est le secrétaire de 1926 à 1937 et le président de 1937 à 1947. Il est également le rédacteur du mensuel, L’École communale, qui paraîtra jusqu’en 1940.

Mobilisé le 11 septembre 1939 à la Compagnie médicale du 44ème RIR (Régiment d’infanterie de réserve), Hubert Vandermeulen est démobilisé le 19 octobre suivant. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Vandermeulen est élu conseiller communal socialiste de Verviers en octobre 1946 et, le 12 janvier suivant, il est nommé à la tête de l’échevinat de l’Instruction et des Beaux-Arts dans un collège de gauche composé de socialistes, de communistes et de l’unique élu démocrate-chrétien (UDB) du pays, Louis Bertholet. Il conserve ce mandat jusqu’en 1952. Il le retrouvera douze ans après l’avoir quitté, lors du retour au pouvoir du Parti socialiste belge (qui a succédé au POB en 1945) en 1965 mais un état de santé défaillant l’oblige à renoncer à son mandat en 1970, un an avant l’échéance normale de celui-ci.

Pendant et entre ses deux mandants d’échevin de l’Instruction publique, Hubert Vandermeulen siège au Sénat, d’abord en tant que sénateur provincial du 2 juillet 1949 à 1950 puis en tant que sénateur de l’arrondissement de Verviers élu directement, du 4 juin 1950 à 1965. Il ne se représente pas aux élections législatives de 1965 afin de se consacrer à nouveau à l’action politique communale. Au Parlement, Hubert Vandermeulen est membre de la commission de la Santé publique et de la Famille et vice-président de la commission de l’Éducation nationale et de la Culture. Il y intervient essentiellement sur les questions scolaires et les dossiers culturels. Il y défend notamment l’amélioration de la formation et des traitements des instituteurs ou encore leurs conditions de travail ou encore de meilleures subventions pour les musées de province et les bibliothèques publiques. Mais il ne limite pas ses actions à ses seules préoccupations scolaires et culturelles. Une de ses interventions en janvier 1955 concerne les difficultés rencontrées par l’industrie lainière de Verviers à la suite des importations de produits soutenues par des pays étrangers comme la France. En janvier 1956, il demande des subsides pour lutter contre la pollution de la Vesdre, etc.

Hubert Vandermeulen est marié depuis le 10 mars 1929 à Louise Defossez (Spa, 12 juillet1907 - Verviers, 29 juin 1986), dont il a eu deux fils, Jacques, né en 1935, et Jean, né en 1940, atteint de trisomie 21, qui meurt jeune. Il est détenteur de plusieurs distinctions honorifiques : la Médaille civique de 1ère classe en 1946, la Croix civique de 1ère classe en 1956, chevalier de l’ordre de la Couronne en 1954, Chevalier de l’ordre de Léopold en 1958 et officier de l’ordre de Léopold en 1965.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article205041, notice VANDERMEULEN Hubert. par Freddy Joris, version mise en ligne le 10 juillet 2018, dernière modification le 16 avril 2021.

Par Freddy Joris

ŒUVRE : « L’évolution du mouvement ouvrier », dans Le mouvement ouvrier socialiste à Verviers 1885-1960, Verviers, Le Travail, 1960, p. 7-32.

SOURCES : VANDERMEULEN J., « Hubert Vandermeulen. Un instituteur au Sénat », dans Annales de la Fondation Adolphe Hardy, n° 7, Dison, 1996, p. 91-133 – Notice réalisée par Sophie Quoidbach, Section Journalisme et communication sociale de l’Université libre de Bruxelles, avril 1987.

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