CONANGLE Rodolphe, Charles, Maurice

Par Jacques Girault

Né le 18 janvier 1908 à Laverdure (département de Constantine, Algérie), mort en 1980 à l’hôpital de Montpellier (Hérault) ; instituteur, professeur puis inspecteur primaire en Algérie, puis d’académie en France ; militant socialiste et syndicaliste du SNI puis du SNCM (collèges modernes) en Algérie.

Fils de Charles Conangle, instituteur progressiste, militant de la mutualité scolaire, franc-maçon, Rodolphe Conangle entra à l’École normale d’instituteurs de Constantine en 1924. Il fut nommé instituteur à Tébessa (1927-1928) puis effectué son service militaire à l’école de sous-officiers de Saint-Maixent (Deux-Sèvres) de mai 1928 à mai 1929. Revenu à la vie civile, il enseigna comme délégué aux cours complémentaires de Constantine (1929-1931) puis de Bône (1931-1938), avant de l’être à l’école primaire supérieure de Bône.

En 1930, il était membre de la commission permanente du Syndicat national des instituteurs de France et des colonies (SNI), section de Constantine, et devint en 1933, trésorier du Comité confédéré (CGT et syndicats enseignants) des services publics du département de Constantine.

Rodolphe Conangle était aussi secrétaire de la section socialiste SFIO de Bône. Il fit partie des militants qui dénoncèrent l’extension des réseaux fascistes italiens dans son département avec la complicité des autorités locales. Ainsi à la veille de l’inauguration de la Casa degli Italiani en 1932, il publia dans L’Etincelle, une longue lettre ouverte dans laquelle il mettait en garde la sous-préfecture et la municipalité sur la cérémonie d’ouverture à l’occasion de laquelle « une manifestation de caractère fasciste ne saurait être tolérée ». En janvier 1934, quand le secrétaire de la Fédération de Constantine, Dominique Cianfarini, passa aux "néos", il fit partie des militants qui maintinrent la fédération, dont le nouveau secrétaire fut Raoul Borra, lui étant trésorier adjoint.

Déplacé d’office à l’école primaire supérieure de Guelma à la fin de 1940, il y resta administrativement jusqu’en 1945, alors qu’elle était devenue collège moderne. Il était marié avec une institutrice qui devint directrice d’école en 1959. Le couple eut quatre enfants.

Lieutenant, il participa à la campagne de France en 1939-1940, puis à la campagne de Tunisie (1942-1943).

À la Libération, Conangle, capitaine, chef régional du contrôle militaire des informations de Constantine, demanda réparation du préjudice subi pendant la guerre, dû à son déplacement d’office. Il obtint le certificat d’aptitude au professorat des écoles normales et des collèges modernes en 1946 et fut nommé professeur d’histoire au collège de Constantine. Il était à la rentrée 1947 le responsable du Syndicat national des collèges modernes pour le département de Constantine.

Après avoir réussi au certificat d’aptitude à l’inspection primaire, il fut délégué dans les fonctions d’inspecteur primaire dans la région de Sétif à partir de mai 1948, avant de devenir l’adjoint de l’inspecteur de l’académie de Constantine puis l’inspecteur primaire du secteur de Bône-Ouest en octobre 1955. À partir de 1956, il s’engagea dans les travaux d’initiative communale, enseignant le français en classe de Première au lycée de Bône en plus de son service.

Inscrit sur la liste d’aptitude aux fonctions d’inspecteur d’Académie, Conangle devint l’adjoint de l’inspecteur d’Académie en résidence à Orléansville en avril 1960. Marié avec une institutrice qui devint directrice d’école en 1959 ; le couple eut quatre enfants.

En juin 1962, il quitta l’Algérie et fut nommé inspecteur d’académie en résidence à Troyes (Aube). Il participait aux travaux de la Société académique d’agriculture, des sciences, arts et belles-lettres du département de l’Aube. Il continua à y participer après avoir pris sa retraite en septembre 1965, à Ligny-en-Barrois (Meuse), puis à Montpellier (Hérault), au moins jusqu’en 1979.

Il était chevalier de la Légion d’honneur et Croix de guerre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20507, notice CONANGLE Rodolphe, Charles, Maurice par Jacques Girault, version mise en ligne le 18 février 2014, dernière modification le 27 octobre 2022.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat. : F17/28448. — Arch. Irhses, SNCM. — JO, 6 janvier 1912, 21 janvier 1920, 1er février 1925, 20 juillet 1935, 18 octobre 1941. — Le Populaire, 23 janvier 1934. — Hugo Vermeren, Les Italiens à Bône (1865-1940), École française de Rome, 2017, Openeditions books, 2022. — Notes d’Alain Dalançon.

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