LE ROUX Adolphe

Par Gilles Pichavant

Né le 16 janvier 1913 à Lohuec (Côtes du Nord, Côtes d’Armor) ; employé communal à Brest (Finistère) ; syndicaliste CGT dans le Finistère ; communiste ; résistant.

Adolphe Le Roux adhéra à la CGT et au PCF en 1936 et en devint un militant très actif. En septembre 1939, il participa à la réorganisation dans la clandestinité du parti communiste interdit par le gouvernement Daladier. Pendant l’occupation allemande il diffusa les journaux et les tracts clandestins du PCF et du Front National de la Résistance, fit des inscriptions sur les murs de Brest, etc. Au cours de l’été 1942, il fut nommé responsable du service de renseignements pour la région brestoise des FTPF. Il participa personnellement à des sabotages et des attentats. Il fit partie du tribunal de la Résistance qui condamna à mort le policier G… qui par son zèle anti-résistant et par un faux témoignage devant un tribunal allemand amena à la condamnation de Charles De Bortoli.

Le 1er octobre 1942, Adolphe Le Roux fut arrêté par des policiers français. Il fut d’abord incarcéré à Brest puis Vitré, Rennes, Fresnes d’où il réussit à s’évader fin 1942. Il retourna en Bretagne où il intégra le maquis de Bolazec (Finistère), près de Côtes du Nord (côtes d’Armor), son département d’origine. Il intégra par la suite le bataillon FTPF commandé par le capitaine Callac (Albert Yvinec). Le 9 juin 1944 à Bolazec, il dirigea l’attaque d’un dépôt allemand de munitions, et le 14 juin, l’attaque d’un convoi allemand qui fit 20 prisonniers.

Après la Libération, il reprit son travail à la mairie de Brest et redevint militant du syndicat CGT des communaux de Brest, dont il devint par la suite le secrétaire général.

Le 16 décembre 1946 il fut arrêté à son bureau des contributions, par deux gendarmes, puis relâché à la suite d’une grève de protestation du personnel de la mairie de Brest où il travaillait, pour avoir employé le mot « dénonciateur » au lieu de l’expression « d’acte inqualifiable », dans un article du journal La Bretagne à l’encontre d’un ancien policier pendant l’occupation à Brest qui avait participé à son arrestation en 1942. Celui-ci avait pourtant été reconnu coupable de l’arrestation de nombreux résistants dont celle de Louis Le Guen, fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien. Le journal s’était aussi appuyé sur les conclusions de la commission d’épuration de fonctionnaires de Brest qui avait condamné ses procédés et actes criminels. Adolphe Le Roux ne fut plus inquiété par la suite, mais le journal La Bretagne fut condamné à 1000frs d’amende et 3000 frs de dommages et intérêts.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article205123, notice LE ROUX Adolphe par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 17 juillet 2018, dernière modification le 17 juillet 2018.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : Fanch Tanguy, La CGT dans le Finistère, 1944-1968, Imprimerie de Bretagne, Morlaix, 1986. — Eugène Kerbaul, 1270 militants du Finistère, 1918-1945, imprimerie commerciale de Rennes, 1985 — Service historique de la Défense, Dossiers administratifs de résistants, cote GR 16 P 365416, Homologué FFI.

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