CONDORELLI Vincent [CONDORELLI Vincenzo, francisé en Vincent. Pseudonyme dans la clandestinité : ANDRÉ]

Par Antoine Olivesi, Renaud Poulain-Argiolas

Né le 1er décembre 1903 à Acireale (province de Catane) en Sicile (Italie) ; électricien ; syndicaliste CGT ; secrétaire du syndicat CGT de Forclum ; résistant ; militant communiste de Marseille (Bouches-du-Rhône) ; membre du bureau régional du PCF clandestin.

Fils d’un cuisinier et d’une ménagère, Vincenzo Condorelli fit ses études en France, obtint le certificat d’études primaires et prépara pendant un an le Brevet élémentaire à Marseille.
Le Journal officiel de la République annonça sa naturalisation française le 30 décembre 1924.
Ouvrier électricien, il adhéra à la CGTU en 1928, puis devint secrétaire du syndicat CGT de l’entreprise Forclum. Le Parti communiste avait recueilli son adhésion en 1935.

Résistant sous le pseudonyme d’André, Vincent Condorelli entra en 1941 au bureau régional communiste comme responsable de la région de Port-de-Bouc. Il dirigea et coordonna les différents réseaux des communes voisines de Carry-le-Rouet, où il avait établi son centre de commandement.

En 1941, Charles Scarpelli, ouvrier aux Chantier et Ateliers de Provence de Port-de-Bouc, fut mandaté par la direction régionale du PCF clandestin pour assurer la fonction de secrétaire de section de sa ville. En plus des recrutements, il avait en charge la réception des tracts de structures clandestines et leur relais auprès des organisations de résistance des chantiers (CGT, PCF et Front national). Jean Domenichino évoque dans son ouvrage sur l’histoire des chantiers un « ouvrier d’une entreprise sous-traitante » qu’il appelle Vincent « Condarelli ». Il semble s’agir de Condorelli, contact de Scarpelli, que ce dernier venait guetter tous les matins à la gare de Port-de-Bouc via le train arrivant de Marseille. Les deux hommes avaient convenu d’un code. Si Condorelli tenait son sac contenant son repas de la main gauche, c’est qu’il avait du matériel militant à lui donner, auquel cas Scarpelli devait passer chez « Yoke » (dans un café de l’actuel quai de la Liberté) pour récupérer les tracts. S’il le portait de la main droite, c’est qu’il n’avait rien.
Il semble avoir été en 1942-1943 le contact entre Marseille et Port-de-Bouc, celui qui donnait son aval pour une action comme le sabotage des portiques du port de Caronte (Martigues) et qui fournissait la dynamite.

Après la Libération, il présida le Comité de Libération de Carry et le Front national de la région de Martigues. Il fut candidat sans succès aux élections municipales à Carry-le-Rouet.
En 1982, Condorelli militait toujours au syndicat des retraités de la construction dont il avait été le secrétaire en 1974, et au Parti communiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article20513, notice CONDORELLI Vincent [CONDORELLI Vincenzo, francisé en Vincent. Pseudonyme dans la clandestinité : ANDRÉ] par Antoine Olivesi, Renaud Poulain-Argiolas, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 19 novembre 2021.

Par Antoine Olivesi, Renaud Poulain-Argiolas

SOURCES : Arch. Com. de la ville de Marseille, listes électorales de 1937. — L’Outil des chantiers des Bouches-du-Rhône, août 1974. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Jean Domenichino, Une ville en chantiers : La construction navale à Port-de-Bouc, 1900-1966 (Edisud, 1989), p. 177-178, 185. — Journal officiel de la République française des 29 et 30 décembre 1924, p. 11495 (56e année, N°331).

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