ARGOUARC’H, Joseph.

Par Gilles Pichavant

Né en 1915, mort le 7 mai 1997 ; secrétaire général de mairie ; syndicaliste CGT ; militant communiste ; Résistant du réseau "Vengeance" ; Président de la caisse de sécurité sociale du Sud-Finistère (1950-1978) ; maire communiste de Concarneau (1980-1983).

Secrétaire général de la mairie de Concarneau (Finistère) de 1939 à 1974, Joseph Argouarc’h eut pendant les années d’occupation une action parfois déterminante au sein de la Résistance, en tant que membre du réseau « Vengeance », ce qui lui valut de recevoir du gouvernement provisoire du Général de Gaulle la médaille d’argent du courage et du dévouement. Plusieurs centaines de patriotes lui durent leur salut grâce aux faux papiers qu’il leur fournissait. Les États-Unis lui attribuèrent une reconnaissance officielle pour avoir hébergé un parachutiste allié.

A la Libération, il reconstitua le syndicat CGT des communaux de Concarneau, et en devint le secrétaire. Il fut aussi membre fondateur du syndicat national des cadres des services de la fonction publique et de santé CGT, responsable de l’Union locale CGT de Concarneau.

Membre de la Commission administrative de l’Union départementale CGT du Finistère, il fut élu au bureau lors du 8e congrès de l’UD à Douarnenez des 21 et 22 novembre 1953, et fut réélu au moins jusqu’au 11e congrès de l’UD, tenu à Pont-de-Buis les 28 et 29 mai 1960.

Joseph Argouarc’h s’impliqua fortement dans la création de la Sécurité sociale, et, à Brest, en juin 1948, il fut désigné pour présenter un exposé sur la Sécurité sociale lors du congrès de l’Union départementale du Finistère. Le 24 avril 1947, il fut présenté sur la liste CGT, aux élections au conseil d’administration de la caisse de sécurité sociale du Sud-Finistère, et en fut membre jusqu’en 1978. Le 8 juin 1950, il fut élu ou réélu vice-président du conseil d’administration, avec l’appui des voix des élus FO qui n’avaient pas suivi les consignes confédérales, Pierre Nédélec ayant été élu ou réélu président de la même manière. En 1962, il le remplaça comme président. Il fut aussi président de l’URSAFF.

Membre du parti communiste auquel il avait adhéré en 1937, Joseph Argouarch en fut un actif militant. En 1949, il fut poursuivi avec un autre concarnois Pierre Le Rose, pour avoir dénoncé par tract le comportement pendant la 2e guerre mondiale d’une personnalité locale qui se portait candidate aux élections, au Conseil général du Finistère. En 1950 il fut condamné à 8 jours de prison ferme et à 22 000 francs d’amende. En appel la peine fut portée à 1 mois ferme, et 2 mois pour Argouarc’h, et 100 000 francs d’amende solidairement.

En mars 1977 Joseph Argouarc’h fut élu au conseil municipal sur la liste d’union de la gauche conduite par Robert Jan, dont il devint le premier adjoint. En 1980, après la démission de celui-ci pour des raisons de santé, il fut élu maire de Concarneau, poste qu’il occupa jusqu’aux élections de 1983. « C’était un homme serein et pondéré », souligne Gilbert le Bris* qui fut son premier adjoint. Sous son mandat furent créés le centre de loisirs, des classes de neige, la construction du foyer-logements pour personnes âgées et de la maison de cure, la mise en place du quotient familial. Il fut président en tant que maire du comité de jumelage, et les jumelages de Concarneau avec Senne et M’bour. Il était également membre de la fédération mondiale des villes jumelées.

Candidat de la fédération du PCF du Finistère Sud à l’élection cantonale de mars 1979 dans le canton de Concarneau, il obtint 26% des suffrages.

Il mourut le mercredi 7 mai 1997, à l’âge de 82 ans, des suites d’un cancer.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article205151, notice ARGOUARC'H, Joseph. par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 19 juillet 2018, dernière modification le 30 août 2018.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : Le Télégramme, 9 mai 1997 — La CGT dans le Finistère, 1944-1968 de Fanch Tanguy, Imprimerie de Bretagne, Morlaix, 1986. — La Dépèche de Brest, 19 juillet 1939. — Notes d’Alain Prigent.

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