Par Jean-Noël Dutheil
Né le 17 septembre 1874 à Désertines (Allier), mort le 10 septembre 1937 à Désertines ; mouleur puis employé communal à Montluçon (Allier) ; secrétaire du syndicat des Employés municipaux de Montluçon 1913-1914, militant du Parti socialiste ; premier secrétaire de la Fédération du Parti Communiste de l’Allier 1921-1923 ; oppositionnel devenu socialiste-communiste ; maire adjoint de Fontbonnat.
Son père Hippolyte, journalier chez Perrier, fut conseiller municipal de Désertines en 1906. Alors qu’il faisait son service militaire, il eut sa fille Lucienne à Agen. D’abord, ouvrier mouleur, il revint avec sa famille en novembre 1908 et occupa un poste d’employé de bureau à la mairie de Montluçon (service de l’assistance public). La famille s’installa 107 rue de la République à Désertines. Aux élections municipales de mai 1912, il fut élu sur la liste, socialiste unifié, de Joseph Fontbonnat remplaçant ainsi son père ; en 1921, il devint premier adjoint de Fontbonnat. Le 12 juin 1913, les travailleurs de la Ville de Montluçon fondèrent un syndicat, André Lépineux en devint le secrétaire à l’unanimité tandis que Marx Dormoy en fut le délégué à la Bourse du Travail. Il fit la Campagne contre l’Allemagne du 11 novembre 1914 au 29 octobre 1915, à partir de cette date, il eut le statut d’ouvrier détaché aux forges aciéries de Saint Chamond, puis à Montluçon et dans plusieurs entreprises du territoire français. La guerre terminée, il milita à nouveau au Parti Socialiste et opta pour la IIIe Internationale comme les deux-tiers de la fédération. Dans un article « Mes impressions », publié par Le Combat Social, suite au congrès de Saint Germain des Fossés (5 décembre 1920), il concluait « la Fédération Socialiste de l’Allier qui avait toujours été à l’avant-garde du Parti y conserve sa place, l’avenir nous dira si nous avons eu raison ». Au congrès de la scission, à Villefranche, 23 janvier 1921, un nouveau Comité fédéral de 21 membres fut choisi où furent désignés : André Lépineux, secrétaire de la Fédération communiste de l’Allier, Jean Baptiste Gaby (Yzeure), secrétaire à la propagande, et François Chanudet (Cosne), trésorier. Le 16 septembre 1923, un Congrès Fédéral extraordinaire fut convoqué pour l’adoption de nouveaux statuts de la fédération, la direction fut confiée à un comité directeur dont 5 formèrent le bureau politique. Lépineux, secrétaire sortant, donna sa démission : « j’ai été secrétaire pendant trois ans. C’est bien assez. Au tour des autres ». Début octobre, il donna aussi sa démission de conseiller de l’arrondissement de Montluçon-est, son élection de mai 1922 (2 579 voix pour 5 300 votants) avait fait parti du succès remporté par les communistes. Dans un courrier d’octobre 1923 au journal Le Travail, il ajouta « je vous quitte, vous et votre parti ». En 1929, le maire, Joseph Fontbonnat, se revendiqua de « l’opposition communiste de gauche », Lépineux son premier adjoint devint secrétaire d’une Fédération socialo-communiste de l’Allier. Le journal communiste, L’Emancipateur, les attaqua comme appartenant à la gauche trotskiste. Candidat de celle-ci aux élections sénatoriales du 20 octobre 1929, il obtint 21 suffrages sur 841 votants, les autres listes obtinrent : communistes 53 voix, socialistes 336 voix, réactionnaires 431 voix.
André Lépineux disparut peu à peu de la scène publique.
Par Jean-Noël Dutheil
SOURCES : Ach. Dép. Allier, 3M2436 1R720. — Presse : Le Combat Social, 1913, 1920 ; Le Travail 1921-1923 ; L’Emancipateur 1929-1935 ; L’Humanité, 1921 1922. — Ouvrage : Ernest Montusès, André Sérézat, p.192. — Notes de G. Rougeron.